Vous avez peut-être vu la vidéo reconstituant le Débarquement de Normandie sur TF1. A la RTBF aussi, nous avons choisi un événement marquant de la Seconde Guerre mondiale. Un défi, car la Bataille des Ardennes s’étend sur un mois et demi et concerne toute une région. Avec plusieurs angles de vision. “Une multitude de batailles, beaucoup de mythologie, beaucoup de récit, une héroïsation américaine. Et puis les civils. Alors on s’est dit : c’est un défi.» says Françoise Baré.
Le premier défi est de trouver le fil d’un récit concret, d’une grande clarté, qui supporte l’image. La journaliste se replonge dans les livres d’histoire et se rend vite compte de tout ce qu’elle va devoir élaguer.
« Je me suis dit ‘bon les amis, on va déjà supprimer tous les noms de l’armée, tous les noms de colonels, commandants,…’ pour ne pas alourdir ça. On ne peut pas, il faut le sécher pour que ce soit compréhensible pour tout le monde, mais pas trop.» Pour s’inspirer, le journaliste analyse en détail le style d’écriture utilisé par le journaliste de TF1 dans sa propre séquence. « J’ai réalisé qu’il s’agissait d’une écriture simplifiée, sujet-verbe-complément. »
Allégez l’écriture, élaguez le sujet, concentrez-vous sur une intrigue. Un travail accompli au sein d’une petite équipe aux multiples facettes.
« Nous racontons l’histoire d’une bataille. Nous nous plaçons au niveau des militaires et au niveau des civils. […] Il n’y a pas d’anecdotes. Civils, on parle d’eux comme si tous les civils avaient vécu la même histoire. poursuit Françoise Baré. Simplifier au maximum, tout en restant juste : le texte a d’ailleurs été revérifié par deux historiens. “C’est àssi une expérience en journalisme historique dans le cadre d’une émission d’information. La forme est donc indissociable du fond, mais le fond, c’est le grand public. Je ne fais pas ça pour les reconstituteurs ou pour ceux qui connaissent exactement le numéro de l’unité, mais en même -, ils doivent aussi faire Wow !
Pas d’anecdotes donc mais une volonté de précision et d’attention aux petits détails comme la couleur des parachutes ou le type de casques portés par ceux qui se cachaient dans le trous de renard.
Ce travail d’écriture et de réécriture s’effectue en parallèle de la première création d’image par le graphiste, via un storyboard qui servira de référence tout au long de la réalisation. Voici un extrait. Et oui, nous voilà presque au cinéma.