Pourquoi Emmanuel Macron gagne-t-il du - pour choisir le successeur de Michel Barnier ?

Pourquoi Emmanuel Macron gagne-t-il du - pour choisir le successeur de Michel Barnier ?
Pourquoi Emmanuel Macron gagne-t-il du - pour choisir le successeur de Michel Barnier ?

Après la trêve de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron a repris les consultations pour trouver un successeur à Michel Barnier. Cinq jours après la censure votée à l’Assemblée nationale, le président de la République a reçu lundi des représentants des écologistes, du Parti communiste et du groupe indépendant Liot. Et il réunira ce mardi à 14 heures les chefs de partis, à l’exception de LFI et du RN. Le chef de l’Etat cherche donc une sortie de crise politique en tentant de constituer un bloc majoritaire de gauche à droite. Mais pourquoi faut-il autant de - pour nommer un nouveau Premier ministre ?

1. Parce que le président aime prendre son -

Lors de son discours à l’Elysée jeudi soir, Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre « dans les prochains jours » pour former un « gouvernement d’intérêt général ». « On aimerait que ça aille vite, mais on sait que la temporalité du président n’est pas la même que la nôtre… », soupire un proche de Gabriel Attal. Cet été, le président avait déjà pris son -, avec 51 jours entre la démission du gouvernement et la nomination de Michel Barnier.

Pressé par ses partisans, le chef de l’Etat a préféré tergiverser une nouvelle fois en annonçant lundi à ses interlocuteurs qu’il repartait pour une nouvelle tournée de repas. Promettant une « nouvelle méthode », le président a évoqué une « réunion des différentes forces politiques pour discuter d’une plateforme programmatique », dont le coup d’envoi aura donc lieu ce mardi après-midi. Une manière de maximiser la concertation (et de rester au centre du jeu).

2. Parce qu’il veut rompre avec le RN

Depuis son entrée à Matignon, Michel Barnier était sous la menace d’une censure de la gauche. Dans cette équation, c’est le Rassemblement national qui a mis le doigt sur le bouton du siège éjectable, lui offrant une place de choix dans les négociations avec le gouvernement. « Le RN, il ne faut rien leur donner et même pas leur parler », regrette Erwan Balanant, député MoDem du Finistère. C’est désormais la voie que semble avoir choisie Emmanuel Macron, qui a refusé de recevoir Jordan Bardella et Marine Le Pen. Pour éviter les pressions du RN, le président tente ces dernières heures d’élargir le « bloc central » vers la gauche.

“Il a répété que la solution ne pouvait plus ou non reposer sur un accord avec le Rassemblement national”, a déclaré Marine Tondelier, la patronne d’EELV à sa sortie de l’Elysée lundi. L’objectif : trouver une majorité de non-censure auprès des députés de la droite républicaine, du bloc central, et d’une partie de la gauche (hors LFI), afin d’éviter que le futur Premier ministre ne doive sa survie qu’aux bons vœux de Marine Le Pen.

3. Parce que personne n’est d’accord sur un nom

Si Emmanuel Macron s’efforce de rassembler tout le monde autour de la table, il sait bien que le plus difficile sera de trouver un accord sur le profil du futur Premier ministre. Laurent Wauquiez a déjà fait savoir qu’il souhaiterait voir une nouvelle figure de droite succéder à Michel Barnier, ne considérant pas comme « crédible » l’hypothèse d’un Premier ministre socialiste, alors que les noms de Bernard Cazeneuve ou Jean-Yves Le Drian sont évoqués. .

Les dernières informations sur la course à Matignon

En revanche, LFI a prévenu qu’elle censurerait toute personnalité extérieure au Nouveau Front populaire. Les socialistes, communistes et écologistes ont commencé à ajouter un peu d’eau au programme NFP, mais à condition d’avoir une personnalité de gauche à Matignon. “Nous sommes d’accord pour faire des compromis, mais cela doit se faire autour d’un gouvernement de gauche”, pousse Arthur Delaporte, député du Calvados et porte-parole du groupe socialiste. Seul Fabien Roussel, le patron du PCF, a estimé ce lundi qu’un Premier ministre issu de la gauche était « préférable » mais pas un « préalable ». Un début de bonne nouvelle pour le chef de l’Etat ?

 
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