« Nous ne voulons pas d’un tel budget ! » Les retraités qui étaient environ 150 dans la rue ce mardi à Montbéliard, à l’appel national de neuf organisations syndicales, ne savaient pas encore s’ils allaient s’opposer au budget du Premier ministre Michel Barnier ou à celui de son éventuel successeur. Mais ils ont annoncé la couleur sur la place de la gare, juste avant de traverser la rue piétonne pour rejoindre la Pierre aux Poissons, place Denfert-Rochereau. « Dans son projet, Barnier a annoncé une indexation des retraites en juillet. Dans leur grande générosité, les députés ont déclaré: «nous allons plutôt faire une demi-augmentation en janvier». Cela ne fait aucune différence, pas un centime de plus ! » a clamé Bruno Lemerle (CGT) au micro.
Double peine
« L’autre décision qui passe inaperçue, c’est l’augmentation du prix d’achat du point. Non seulement les actifs auront des points qui n’auront pas suivi l’inflation, mais ils paieront également de plus en plus cher. Donc, à salaire égal, ils auront de moins en moins de retraite. » Un problème d’autant plus alarmant dans le Pays de Montbéliard, « où l’on a de petites retraites qui dépassent à peine le Smic après avoir passé plus de 40 ans dans l’industrie. Je connais beaucoup de gens qui commencent par la section des rendez-vous courts lorsqu’ils font du shopping pour payer moins cher. Et de citer « le déremboursement des médicaments et des consultations » ou encore la hausse du tarif des mutuelles estimée à environ 8 %.
L’enfer des pauvres, le paradis des riches
Robert Lombard (FSU, Belfort) a quant à lui rappelé quelques chiffres : « 20 millions de Français auront plus de 60 ans en 2030. Quel accès à la santé pour eux ? » Et de rappeler les 43 500 fermetures de lits en 10 ans à l’hôpital public. Sans oublier les 31 % de retraités qui gagnent moins de 1 000 euros par mois, « dont 74 % de femmes ».
Et de conclure avec une citation de Victor Hugo : « On augmente la pauvreté des pauvres, pour augmenter la richesse des riches, il faut faire l’inverse. Je viens te prévenir, je viens dénoncer ton bonheur qui est fait du malheur des autres, tu as tout, et ce tout est fait du rien des autres. Oui, c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. Les syndicats ont également appelé à se joindre au cortège des enseignants, qui seront dans les rues jeudi pour dénoncer leurs conditions de travail et les suppressions d’emplois dans l’Éducation nationale.