Cuir et hommes, la formidable épopée des Tanneries du Puy

« Les tanneurs d’hier et d’aujourd’hui ont en partie construit la ville, et profondément modifié la Haute-Loire, démontrant l’importance de l’industrie pour les territoires. Ils ont donné naissance à un puissant mouvement syndical porteur d’espoir et de progrès social lors du développement de l’entreprise, et capable de résister au désespoir et aux difficultés lors des crises. La dureté des métiers du cuir et la crise ne doivent pas détruire l’espoir et la tendresse de la vie et le bonheur à construire ensemble.

En 1971, l’entreprise comptait 1 300 salariés

Raymond Vacheron a écrit 60 pages passionnantes sur l’histoire des Tanneries du Puy dans Histoire sociale de la Haute-Loire, numéro 3. Le syndicaliste, spécialiste du cuir et de l’industrie textile au niveau national et référent de la CGT, a écrit une chronique de la naissance et de l’évolution de cette entreprise après avoir consulté des volumes d’archives officielles et rassemblé plusieurs collections personnelles d’anciens tanneurs.

Pourquoi s’intéresser aux Tanneries ? Tout simplement parce que depuis 1948, selon les déclarations à l’Urssaf, les Tanneries du Puy emploient plus de 5 000 personnes dans le bassin du Puy et dans le département de la Haute-Loire. Raymond Vacheron rappelle que la croissance de l’entreprise dans les années 1960 a modifié le paysage de la Haute-Loire. « Le développement des tanneries entraîne une profonde mutation des paysages et freine l’exode avec l’organisation par l’entreprise du transport domicile-travail en bus, les petits agriculteurs devenant tanneurs tout en conservant, au moins dans un premier temps, une double activité. » Le bassin du Puy suit l’évolution de l’embauche et il faut accueillir les tanneurs. L’histoire des Tanneries mène donc à l’urbanisme. « La Cité du Loup est la première ville ouvrière avec 55 logements avec possibilité pour les tanneurs de devenir propriétaires. S’en suivra la construction d’appartements réservés aux HLM du Val-Vert et au complexe La Bouteyre, à Chadrac.

Maurice Sidem, Napoléon du cuir

Durant la sombre période de licenciements et de cortèges de manifestations dans le centre-ville de la préfecture de la Haute-Loire, l’entreprise était si emblématique que le conseil municipal votait l’aide aux grévistes pendant que les commerçants tiraient le rideau et que Mgr Jean Dozolme signait des communiqués. et demande aux chrétiens « d’avoir une intention de prière pour le monde du travail ».

Les Tanneries du Puy autrefois.

Raymond Vacheron souligne à juste titre que le cuir est une vieille tradition au Puy. La corporation des tanneurs est née en 1551 dans l’église des Carmes. Les ateliers sont situés près de Dolaizon dans le Faubourg Saint-Barthélémy. La rue des Tanneries date de 1603 au Puy, mais des tanneurs sont également présents à Yssingeaux, Paulhaguet, Langeac, Monastier, Arlanc, Saint-Didier, Brioude ou Saugues. En 1789, à la veille de la Révolution française, la ville du Puy comptait 29 tanneries qui employaient 76 personnes. Puis les méthodes évoluèrent au fil des siècles et, en 1910, « il ne restait plus que la tannerie Brolles fabriquant des cuirs épais pour soufflets, ceintures et harnais de forge » qui cessa son activité en 1938, mais conserva un atelier à Vals.

 
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