“Un chantier comme je n’en ai jamais vu”, témoigne un artisan de Dordogne

“Un chantier comme je n’en ai jamais vu”, témoigne un artisan de Dordogne
“Un chantier comme je n’en ai jamais vu”, témoigne un artisan de Dordogne

« Je suis plus proche de la retraite que du début de ma carrière », glisse pudiquement Xavier Puybaraud, avant d’accepter de dévoiler son âge (59 ans) et un peu de sa solide expérience de ferronnier d’art. « J’ai toujours fait cela et je travaille à l’Atelier d’œuvres de forge (AOF) à Hautefort depuis sa création en 1994. » Alors, lorsque la petite entreprise de Dordogne a été sélectionnée pour participer à l’incroyable renaissance de Notre-Dame de Paris (1), il lui a donc semblé presque naturel de se lancer dans ce projet hors du commun, en mars 2022, et deux ans de travaux.

« Visiblement fier » de cette expérience, Xavier Puybaraud a principalement travaillé dans sa forge en Dordogne pour proposer une refonte des 96 garde-corps des tribunes (la partie haute) de la nef et du transept, démontés et remontés par AOF. « Ces pièces étaient pour la plupart patinées, un peu tordues, mais plus par le - que par le feu. Ils n’avaient pas été touchés par l’incendie», témoigne l’expert.


Les garde-corps, restaurés à Hautefort, ont été remis en place à l’emplacement souhaité par Viollet-le-Duc. Ils avaient été déplacés lors de travaux dans les années 1950.

© Romaric Toussaint – Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Quatre douches par jour

Ses missions sur place l’ont amené à intervenir « par exemple sur les serrures des portails du sol ». «C’est un projet comme je n’en ai jamais vu en termes d’organisation», dit-il. Tout est très structuré. Rien ne doit entrer ou sortir sans être décontaminé, y compris les personnes [pour limiter les risques de contamination au plomb, NDLR]. Nous devons prendre quatre douches par jour, avant de commencer à travailler, d’aller déjeuner, de revenir et de repartir. »


Thomas Holt, le patron de l’AOF, dans l’atelier devant une porte de sacristie.

Archives Stéphane Klein / SO

Cela peut paraître anecdotique mais il a fallu jongler avec « des journées de quatre à cinq heures de travail effectif », raconte son patron Thomas Holt. Il était encore à Notre-Dame lundi 25 novembre pour les derniers réglages : « Une vis par ici, une couche de peinture par là. »

(1) Le groupement formé par l’AOF (gérant), l’Atelier de Ricou et l’Établissement Chant-Viron a remporté l’appel d’offres lancé par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage, sur la base des études réalisées par le projet. gestion des grilles et garde-corps.

 
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