Ce que l’on sait de l’arrestation d’une étudiante iranienne en sous-vêtements devant son université à Téhéran

Ce que l’on sait de l’arrestation d’une étudiante iranienne en sous-vêtements devant son université à Téhéran
Ce que l’on sait de l’arrestation d’une étudiante iranienne en sous-vêtements devant son université à Téhéran

Par

Mathilde Desgranges

Publié le

4 novembre 2024 à 18h56

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Elle marche pieds nus sur l’asphalte, le ventre exposé, les bras croisés sur la poitrine. En quelques heures, des images montrant une étudiante iranienne en sous-vêtements devant la prestigieuse université islamique Azad ont fait le tour du monde.

La jeune femme, dont l’identité n’a pas été révélée, s’est déshabillée devant l’université ce samedi 2 novembre et a marché dans les rues en sous-vêtements, pour protester contre le harcèlement des miliciens des Gardiens de la révolution. Elle a été arrêtée à Téhérandes groupes d’activistes l’ont rapporté sur les réseaux sociaux. Ce que nous savons.

L’étudiant arrêté dans la rue

D’abord publiée par le site étudiant iranien Amir Kabir, la vidéo de la jeune femme a été publiée par de nombreux sites persans, dont le site juridique Dadban, l’association de défense des droits de l’homme Hengaw ou encore le site d’information Iran Wire. La vidéo semble avoir été prise par des habitants d’un immeuble voisin.

D’autres images montrent la jeune femme jetée dans une voiture par des hommes en civil. Selon le site Internet d’Amir Kabir, elle a été battue lors de son arrestation.

“Les autorités iraniennes doivent libérer immédiatement et sans condition” la jeune femme, a déclaré Amnesty Iran, branche deAmnistie internationalesur X.

« Les allégations de coups d’État et de violence sexuelle contre lui lors de son arrestation doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale », ajoute l’organisation.

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Un acte de protestation

L’agence iranienne Fars a rapporté l’incident et publié une photo floue de l’étudiant.
Selon l’agence, la jeune femme portait des vêtements « inappropriés » en classe et s’est « déshabillée » après avoir été avertie par les agents de sécurité.

La loi islamique en Iran impose une code vestimentaire très strict pour les femmesont reçu l’ordre de porter un foulard et des vêtements amples dissimulant leurs formes.

Selon Fars, citant des « témoins », les agents ont parlé « calmement » à la jeune femme et n’ont pas agi de manière agressive.

Une réaction de l’université

Le directeur général des relations publiques de l’Université Azad, Amir Mahjoub, a évoqué la situation dans une série de posts publiés sur le réseau social université des sciences de la recherche, la sécurité universitaire est intervenue et l’a emmené remis au commissariat. La motivation et les raisons de l’action de cet étudiant font actuellement l’objet d’une enquête.

Et, ce dernier blanchit l’université, invoquant des « troubles mentaux » à l’origine du comportement de la jeune fille.

Sur X, Amir Mahjoub a également partagé la vidéo d’un homme, floutée, présenté comme le mari de l’étudiante.

“Elle est mère de deux enfants et ils ne peuvent pas vivre sans elle”, raconte l’homme, avant de fondre en larmes, rapporte franceinfosans pouvoir établir dans quel contexte cette vidéo a été réalisée.

Une vague de soutien

Ces images, devenues virales, trouvent un écho bien au-delà de l’Iran. Et ce, jusqu’en , où personnalités et dirigeants politiques de tous bords se sont exprimés sur le sujet.

La porte-parole du gouvernement, Maud, a reposté sur X une vidéo montrant l’étudiante en sous-vêtements, ce dimanche 3 novembre 2024. « Un courage sans nomla tête haute et les cheveux au vent face à un obscurantisme qui invisibilise, rabaisse et détruit les femmes », a-t-elle déclaré.

« Notre corps, et tout ce que nous mettons – ou non – pour le vêtir, nous appartient. Force aux femmes iraniennes, aux femmes afghanes, à tous ceux qui subissent l’oppression”, a également déclaré, sur X, la députée écologiste Sandrine Rousseau. « Un courage incroyable », salue Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), sur X.

Le lauréat du prix Goncourt 2024, l’écrivain Kamel Daoud, a également partagé une photo de l’étudiant, sur X.

Ces images choquent d’autant plus l’opinion publique qu’elles font écho à la mort de Mahsa Amini en 2022, une jeune étudiante arrêtée par la police morale iranienne pour « port de vêtements inappropriés ».

Avec l’AFP

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