Il y a cru jusqu’au bout. Lorsque Atle Lie McGrath s’élançait dernier depuis la grille de départ de la deuxième manche du slalom de Wengen, Tanguy Nef était encore sur la troisième marche d’un podium de Coupe du monde qu’il court toujours après, à 28 ans. Debout dans l’aire d’arrivée, les yeux rivés sur l’écran géant, le Genevois était épaulé par Loïc Meillard. Son chef le prit par l’épaule et lui dit quelques mots. Mais McGrath n’a pas tremblé, complétant le triplé norvégien avec Timon Haugan et Henrik Kristoffersen.
« Le podium se rapproche, il ne m’a manqué que 4 centièmes de seconde. J’y ai cru un moment mais c’était une bonne course, régulière. Les Norvégiens étaient meilleurs. Je me battais contre un certain Henrik Kristoffersen. Il était quand même plutôt bon ici donc on accepte, dit Nef, plus satisfait que frustré. Je peux être fier de moi, j’ai fait du bon ski, comme à Adelboden. Peut-être que je me mordrais les doigts à la fin de l’hiver en me disant que j’étais à 4 centièmes d’un podium chez moi. Mais le 4ème, c’est déjà bien. Vous savez, on s’habitue un peu trop aux podiums de Swiss-Ski.»
S’il continue sur sa lancée, après avoir terminé 5ème à Levi et 8ème à Adelboden, tout porte à penser que ce podium finira par tomber. Le week-end dernier, Nef nous confiait qu’il n’avait pas grand-chose à envier à Meillard et qu’il se sentait à sa place dans le top 10. Il est passé des paroles aux actes. « Lors du passage de McGrath, Loïc m’a félicité. Il était content pour moi et aurait aimé que je monte sur le box. Je lui ai dit que j’avais regardé sa manche trois fois, précise le Genevois. Mon plan était simple : le copier. Comme je l’ai souvent fait à l’entraînement cet été, comme me l’a dit mon coach. Et ça a bien fonctionné.
Auteur d’une très belle remontée (5e) après une première manche où il était en retard (24e), Loïc Meillard, deuxième du classement des spécialités derrière Kristoffersen, est un modèle pour la Nef. Et il compte bien continuer à s’en inspirer, alors que se profilent Kitzbühel, Schladming et les Championnats du monde de Saalbach. « Tanguy, ce n’est plus une surprise pour nous », réagissait Daniel Yule, excellent 6ème. A l’entraînement, il est toujours très rapide et cet hiver, il a beaucoup progressé dans la régularité et la sécurité qu’il a dans son ski. Et ça commence à payer en compétition.
