Et une nouvelle sanction de l’Arcom contre CNews, une ! Cela fait longtemps. Quatre mois, pour être précis. Cette fois c’est le spectacle A la recherche de l’espritdiffusé le 25 février 2024, ce qui a déplu à l’autorité de régulation des médias.
L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Toutes les personnalités de la chaîne se sont senties obligées de se couvrir la tête de cendres à l’antenne et de jurer, la main sur le cœur, qu’elles étaient en total désaccord avec les propos qui avaient été tenus dans l’émission. religieux. Alors quels étaient ces propos terribles qui viennent de coûter la bagatelle de 100 000 euros à CNews ? Le présentateur Aymeric Pourbaix avait osé qualifier l’avortement de « première cause de décès dans le monde ». Une affirmation insupportable aux yeux d’Arcom, car cette affirmation assimile l’embryon ou le fœtus avorté à une personne décédée. « même si en droit, ils ne sont pas considérés comme des personnes ». En d’autres termes, c’est la conception chrétienne de la vie qui a été jugée illégale.
Mais il y a quelque chose d’encore plus grave. Arcom considère en effet que malgré son « inexactitude manifeste »l’horrible affirmation « n’a fait l’objet d’aucune contradiction de la part des autres personnes présentes sur le plateau ». Cette situation caractérise donc, pour le gendarme de la PAF, un « manquement grave » de l’éditeur, un manquement à son obligation « honnêteté et rigueur dans la présentation et le traitement des informations »…
Soit. Mais dans ce cas, il faudra envisager de pénaliser aussi sévèrement ces nombreux téléviseurs sur lesquels d’autres « des inexactitudes » sont prononcés sans la moindre contestation. Nous pensons à ce numéro récent de Enquête sur les espèces où les travailleurs étrangers étaient classés comme employés “essentiel”dans cette émission de France 5 où on apprenait que Donald Trump avait une émission « nettoyage ethnique »à tous ces pseudo débats où on entend celui-là “génocide” aurait lieu à Gaza. A moins que certains mensonges soient plus acceptables que d’autres ?
Un acharnement qui commence à se manifester
Cette sanction n’est que la dernière d’une longue série de « échecs » notifiée par Arcom à la chaîne d’information du groupe Bolloré. Simple avertissement, avertissement, mise en demeure, sanction financière : l’ancien CSA a déployé tout son arsenal répressif ces dernières années pour punir l’antenne abhorrée. Selon un comptage effectué par Le mondeCNews a reçu pas moins de dix-sept sanctions de l’Arcom et du CSA entre décembre 2012 et novembre 2024, avec une nette accélération de leur fréquence sur les quatre dernières années.
Bien entendu, d’autres médias sont parfois sanctionnés. Radio J, TMC, RMC ou encore Sud Radio ont toutes été prévenues au moins une fois dans l’année. Mais aucun d’entre eux n’a reçu d’amende en espèces sonnante et trébuchante. En réalité, C8 et CNews sont les seules chaînes françaises à avoir reçu des sanctions financières ! Vous avez bien lu : malgré son manque flagrant de pluralisme, son activisme farouche et ses contrevérités jaillies à tous les kilomètres, l’audiovisuel public n’a jamais été sanctionné financièrement par l’Arcom. Ce sort est clairement réservé aux autres.
La fermeture de CNews comme objectif ?
Maintenant que la mort de C8 est quasiment assurée – un sauvetage de dernière minute par le Conseil d’Etat paraît très improbable – l’Arcom peut concentrer ses coups sur CNews. Déjà huit sanctions ont été infligées à la chaîne depuis début 2024.
L’année a démarré en trombe avec une première amende en janvier. 50 000 euros avaient alors été réclamés à la chaîne pour avoir relayé un classement sur la dangerosité de la France et l’avoir présenté comme fondé sur des faits établis, alors qu’il était le résultat d’une simple enquête. Tout le monde sait que le « sentiment d’insécurité » n’a aucun lien avec la réalité… Rappelons aussi qu’en août dernier, le JT de France 2 présentait un extrait d’un jeu vidéo comme étant une véritable séquence, issue d’archives. Nous attendons toujours la sanction d’Arcom.
En mars, CNEWS a été rappelée à l’ordre pour une séquence de Heure professionnelle dans lequel Pascal Praud a osé s’interroger sur le lien possible entre l’immigration et la multiplication des punaises de lit en France. Une question pleine de bon sens qui avait valu à la chaîne un avertissement pour non-respect de ses « obligation de ne pas inciter à la haine ».
C’est le même délit qui a été invoqué deux mois plus tard, concernant des propos tenus par Geoffroy Lejeune. Ce dernier avait affirmé que l’antisémitisme et la surpopulation carcérale étaient des conséquences de « Immigration arabo-musulmane ». Une analyse dont Arcom n’a pas contesté l’exactitude mais qui, de par sa nature, “discriminatoire”on ne peut pas le dire à la télévision. 50 000 euros étaient encore demandés à CNews.
La vindicte anti-CNews s’est encore radicalisée en juillet 2024, avec pas moins de quatre sanctions en un petit mois : avertissement pour avoir favorisé une enquête du magazine livre noiravertissement (exigé par Reporters sans frontières) pour non-respect des « pluralisme »amende de 20 000 € pour « commentaires climato-sceptiques »amende de 60 000 € pour « Propos stigmatisant les immigrés ».
La lecture de ces sanctions – toutes disponibles sur le site de l’Arcom – renseigne sur la nature de ce qui est réellement reproché à CNews. Il s’agit moins d’erreurs factuelles ou de « désinformation » que de délits d’opinion. La plupart des sanctions imposées à la chaîne concernent des propos justes, mais contraires à l’idéologie dominante ou en violation de la très liberticide loi Pleven.
Cette fois encore, c’est notre « État de droit » malavisé qui est utilisé pour restreindre la liberté d’expression. Cette même règle de droit qui autorise les députés à lancer une commission d’enquête sur certains médias privés et l’Arcom à retirer l’autorisation de diffusion d’une chaîne.
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