Le syndic recommande la fermeture de tous les cinémas Guzzo

La situation financière des cinémas Guzzo est pire que celle des visites. En début de semaine, la société a annoncé la fermeture définitive de deux de ses cinémas. La mesure avait été qualifiée de nécessaire pour assurer la survie de l’entreprise familiale. Pourtant, un rapport publié deux jours plus tard, le 22 janvier, prônait la fermeture de tous les cinémas du groupe Guzzo.

C’est la recommandation du syndic associé au cabinet comptable Raymond Chabot Grant Thornton, Dominic Deslandes, mandaté par la Cour supérieure pour superviser la liquidation du groupe Guzzo qui ne parvient pas à rembourser des dettes estimées par le cabinet à 108 millions de dollars.

À la lumière de ses calculs, Dominic Deslandes juge que non seulement les revenus des cinémas Guzzo sont insuffisants pour couvrir les dépenses courantes, mais que le maintien des opérations ne ferait que porter préjudice à ses créanciers.

Malheureusement, les revenus ont été nettement inférieurs à ce qui avait été anticipé, à tel point que ceux générés n’ont pas permis de couvrir les dépenses de fonctionnement courantes.déclare M. Deslandes en entrevue.

Uniquement pour la période des fêtes du 20 décembre au 19 janvier – une période de l’année censée être lucrative – la firme indique un déficit de 1,1 million de dollars.

Dans son rapport, M. Deslandes mentionne également avoir constaté certains frais impayés auprès de trois localisateurs, de divers prestataires de services et de prêteurs privés, dont le CIBCÉnergie, Bell et Hydro-Québec (en plus d’un paiement partiel récent), Revenu Québec (en retenues à la source sur les paies des employés) ainsi que le Cnesspour ne citer que ceux-là.

Une partie des frais impayés par le groupe Guzzo.

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Plus inquiétant encore, M. Deslandes a relevé que le groupe finance de la même manière ses créanciers et ses fournisseurs en retardant certains paiements.

C’est la raison pour laquelle, M. Deslandes demande au tribunal d’élargir son mandat afin de lui permettre de retirer au groupe Guzzo son pouvoir d’exploitation des cinémas et, à terme, de mettre fin à leurs activités, en attendant un plan de relance.

À la lumière de notre rapport, nous ne pouvons pas laisser la situation nuire aux fournisseurs et aux créanciers. Il est demandé au juge de fermer les cinémas pour éviter que la situation ne se détériore davantage.

Une citation de Dominic Deslandes, syndic mandaté par la Cour supérieure pour superviser la liquidation du groupe Guzzo

Dans sa plus récente décision, le juge Michel Pinsonnault a mentionné que l’exploitation de la succursale resterait sous le contrôle des dirigeants actuels.

Cela reste exceptionnel. Habituellement, lorsqu’un séquestre est nommé, c’est lui qui a le pouvoir d’opérercritique de M. Deslandes. Mais nous avions un contrôle des revenus et des décaissements pour nous assurer que ce qui était payé correspondait à des actions légitimement payables.

Une fermeture inévitable ?

Les revenus pourraient-ils revenir à un niveau tel qu’ils permettraient de couvrir la totalité des dépenses courantes dans un avenir proche ? Je n’ai pas cette visibilité pour le momentlance M. Deslandes.

Le président du groupe, Vincenzo Guzzo, reste convaincu qu’il saura surmonter ses problèmes financiers suite à la fermeture définitive, annoncée lundi, du méga-flexible marché central 18, situé à Montréal, et du méga-marché Saint-Jean. flex 12, qui a ouvert ses portes il y a trois ans à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le groupe a aussi tiré un trait, en novembre dernier, sur le Cinéma des Sources, situé à Dollard-des-Ormeaux. Sur les dix cinémas du groupe Guzzo ouverts il y a quelques semaines, ils sont donc sept en activité.

Si Vincenzo Guzzo n’a pas répondu aujourd’hui à nos demandes d’interview, il l’a tout de même assumé mardi dans l’émission Zone économique Animé par Gérald Fillion qui Les sept cinémas sont rentables sur une période de 13 semaines. […] Ce sont des cinémas qui ont toujours gagné de l’argent, sauf pendant le COVID.

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Selon les données de Raymond Chabot Grant Thornton, les cinémas Guzzo n’ont jamais retrouvé leur chiffre d’affaires prépaandique.

Les revenus de Guzzo sont passés de 38 millions de dollars en 2019 à 7,5 millions en 2020, année de la pandémie. En 2023, ils étaient 31 millions.

Interrogé par Gérald Fillion sur la possible fermeture d’autres succursales, M. Guzzo estime qu’il est certain queEn supprimant la perte [occasionnée par les succursales] du marché central et de Saint-Jean, la liquidité s’améliorera et [le Groupe] ne devrait plus tarder dans les loyers des autres propriétés.

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Le président-directeur général (PDG) des cinémas Guzzo, Vincenzo Guzzo. (Photo d’archives)

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Vincenzo Guzzo reconnaît les difficultés et assume même une part de responsabilité, mais il persiste et signe : son groupe a les moyens de surmonter ces problèmes.

Je reconnais que nous avons utilisé les fonds publics pour tenter de sortir de l’impasse de la liquidité. Je ne veux pas le nier. Ce ne sont peut-être pas les décisions les plus intelligentes que j’ai prises en tant qu’administrateuradmet-il avant de poursuivre : Je pense que c’est une question de temps. Je dois avouer que je trouve que le récepteur veut précipiter les choses.

De son côté, M. Deslandes estime que la récente fermeture de trois succursales Guzzo n’améliorera pas la situation financière du groupe à court terme compte tenu de toutes les découvertes de l’entreprise.

Il est impossible de prédire les revenus que le groupe va gagner en une ou deux semainesindique M. Deslandes rappelant qu’il existe de nombreux facteurs d’incertitude dans la performance des cinémas comme la période de l’année, les films à l’affiche, leur succès au box-office, etc.

Nous essayons tout le temps de favoriser le maintien des opérationsassure-t-il.

Pour l’heure, M. Deslandes, nommé par le tribunal comme huissier de justice, doit mettre en place un processus de sollicitation d’offres visant la vente de certains immeubles du groupe, également propriétaire de Guzzo Construction et des Pizzerias. Giuliette.

Est-ce que ce processus permettra aux entrepreneurs de poursuivre leurs opérations par la suite, c’est ce que nous souhaitonsindique M. Deslandes.

La prochaine audience est prévue mardi. En parallèle, Raymond Chabot Grant Thornton poursuivra son processus d’appel d’offres jusqu’au 21 février.

M. Deslandes se veut néanmoins rassurant. Même si le juge Pinsonnault force la vente de toutes les succursales Guzzo, cela ne signifie pas la fin des cinémas au Québec. Cela dépend de l’issue du processus et de l’intérêt manifesté par les acheteurs potentiels.conclut-il.

2:41

Avec les informations de Louis-Philippe Trozzo

 
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