Pendant la Reconquête ! En faisant activement la promotion, le RN envoie une délégation et reste dans la situation, gêné sur les bords par un caractère « imprévisible » qui peut nuire à sa stratégie de normalisation en France.
Publié le 20/01/2025 08:06
Mis à jour le 20/01/2025 08:07
Temps de lecture : 3min
Vous ne verrez ni Marine le Pen ni Jordan Bardella à l’investiture de Donald Trump, lundi 20 janvier. Le président du Rassemblement national va jusqu’à dire, sur Cnews, il y a quelques jours sur Cnews : «On a l’impression que c’est Walt Disney et qu’on s’empresse de prendre une photo devant Donald Trump lors de son discours d’investiture. Il y a une amitié partisane, il y a du respect pour les grands dirigeants politiques, et Donald Trump en fait partie, mais je ne me sens pas obligé d’être avec lui ou de courir derrière Donald Trump.« .
Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas reçu d’invitation personnelle, insiste le RN. C’est le parti des Patriotes pour l’Europe qui est invité. Il représente la troisième force du Parlement européen. Le Rassemblement National en fait partie et c’est pour cette raison que Marine le Pen et Jordan Bardella auraient pu se rendre à Washington. Ils ont préféré se faire représenter par une délégation d’élus, dont un certain Louis Aliot. Il n’est pas député européen, il est maire de Perpignan et surtout, il est le bras droit de Marine le Pen.
Marine Le Pen aurait rêvé de cette opportunité il y a quelques années. Souvenez-vous de son interminable attente dans un café de la Trump Tower en 2017. L’ancien patron du FN de l’époque espérait rencontrer Donald Trump après son élection, en vain. Mais depuis, il y a eu un lifting, le FN est devenu RN, avec une stratégie de diabolisation. Les frasques du président américain, l’assaut du Capitole, tout cela a éloigné le RN de ce partenaire.imprévisible» selon l’aveu d’un cadre. D’où le malaise du parti qui a très peu soutenu Donald Trump lors de sa dernière campagne.
-Il y a aussi les positions récentes de Donald Trump : ses déclarations expansionnistes, mais aussi le retour avec lui de la théorie populiste de l’Amérique d’abord. Pour les personnalités du RN, pas question de soutenir officiellement un homme proche d’un point de vue idéologique, mais dont les décisions risquent de nuire à certains secteurs économiques en France, comme les viticulteurs, qui s’inquiètent d’une nouvelle taxe.
Mais, fondamentalement, il ne s’agit pas d’une rupture avec Donald Trump. D’ailleurs, le RN est sur place, mais reste discret, contrairement à Marion Maréchal ou Éric Zemmour de Reconquête ! qui jubilent d’avoir reçu le carton d’invitation en premier, et font tout pour le faire savoir. La stratégie du RN, c’est d’être là, sans trop se montrer. Pas de promotion sur leurs réseaux sociaux, mais en coulisses, sur place, selon les informations de franceinfo, la petite délégation du RN s’emploie à établir des liens avec la nouvelle administration Trump.
Les élus sur place échangent avec des sénateurs et des chefs d’entreprise franco-américains qui disposent d’un carnet d’adresses pour tenter de joindre l’entourage du président. L’idée est de créer les conditions d’une rencontre avec Marine le Pen qui lui donnerait la stature internationale dont elle a tant besoin pour une future candidature à la présidentielle.
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