Après une expérience en Allemagne, Constant Tchouassi, l’entraîneur qui a failli mener Mende en Ligue A, est à la recherche d’un nouveau projet. Toujours avec une envie de se former et de partager.
Vous avez quitté Mende il y a 18 mois, quel a été votre parcours depuis ?
Ma dernière saison à Mende était pratiquement un aboutissement, on a frôlé la promotion après avoir été champion de la saison régulière. J’ai décidé de quitter le club pour signer à Friedrichshaffen, l’un des meilleurs clubs allemands et européens en tant qu’adjoint de Mark Lebedew, pour me permettre de poursuivre ma progression.
Pourtant, auriez-vous pu signer comme n°1 dans un club de Ligue A ?
J’avais déjà eu des offres. Mais j’étais très attaché au club et à la ville de Mende où je me sentais bien. Mais il fallait que je sorte de ma zone de confort et cette dernière saison à Mende m’a semblé être le bon moment pour partir à l’étranger pour vivre cette expérience internationale, ou aussi un autre aspect pour continuer à m’améliorer.
Mende, c’était plus qu’une aventure sportive, c’était une aventure humaine. J’avais l’impression de contribuer à quelque chose de bien plus grand que le volley-ball. J’ai eu de bonnes opportunités. Friedrichshaffen est le plus grand club allemand après Berlin, qui cherchait un entraîneur avec mon profil, car il souhaitait embaucher de jeunes internationaux à fort potentiel qu’il souhaitait développer.
Cela correspond-il à votre envie d’évoluer dans votre carrière ?
Oui, c’était une grande étape car je me suis retrouvé à un moment donné comme entraîneur-chef là-bas, lorsque Mark Lebedew était malade. Le fait de pouvoir savoir que sa philosophie et sa méthode fonctionnent, de pouvoir travailler avec des joueurs qui ont été champions d’Europe, des joueurs qui ont été les meilleurs du monde à leur poste et d’imprimer une certaine vision sur un club comme celui-ci vous fait grandir.
Je suis quelqu’un qui fonctionne sur l’affect
Vous n’êtes resté qu’une saison avant de partir en Autriche, pour quelle raison ?
J’ai eu des offres pour continuer en Bundesliga. J’ai également discuté du poste d’entraîneur-chef à Frierichshaffen, mais ils ont opté pour Adam Swaczyna, qui était également assistant mais qui venait de remporter l’argent aux Jeux olympiques avec la Pologne. Le projet d’Amstetten en Autriche m’a intéressé car il correspondait à ce que je recherchais. Sportivement, une équipe capable de jouer le titre et d’aller en Coupe d’Europe. Finalement, une fois sur place, le projet ne correspondait plus vraiment à celui qui m’était initialement proposé. Et même si humainement et sportivement tout allait bien, la confiance avait été brisée et je suis quelqu’un qui fonctionne à l’affect.
-Avez-vous continué à suivre les résultats de Mende ?
Oui, mais de loin, j’avais envie de m’en détacher pour laisser le club évoluer tout seul. Il y avait un côté sentimental très fort.
Vous recherchez donc un nouveau projet…
Oui, j’ai été nommé instructeur par la fédération internationale, c’est un grand honneur pour moi car j’ai toujours eu une passion pour le partage, l’entraînement, la progression des joueurs, pas seulement des jeunes.
La formation est-elle vraiment un aspect important de votre coaching ?
Pour moi, un bon entraîneur, c’est un entraîneur qui entraîne, c’est-à-dire que tous les joueurs, quel que soit leur niveau, ont besoin de progresser. Ils ont toujours des choses à apprendre. Lorsque vous prenez un groupe ou que vous en tirez la quintessence, les acteurs aident votre projet. A partir du moment où tu vois que tous les joueurs de ce groupe ont la possibilité de progresser, que tu leur apportes quelque chose au quotidien, c’est fantastique.
Est-ce une des choses que vous recherchez ?
Le rôle de formateur me colle à la peau. Faire progresser les joueurs et partager est mon ADN. Pour que j’adopte complètement un projet, il faudrait qu’il y ait un club qui mette l’accent sur la formation. Un club qui veut développer de jeunes joueurs, leur donner une chance, car c’est ce que j’aime faire. Et pouvoir les accompagner et puis, c’est une des choses qui fait en tout cas partie de ma philosophie. Il faut aussi une envie de performer. S’il n’y a pas d’envie de gagner à moyen terme, cela ne m’intéresse pas. A Mende, j’ai appris à développer des réseaux, car je ne pouvais pas travailler avec des agents, donc j’ai l’habitude de chercher des joueurs, de regarder des dizaines de matches. Il a fallu travailler différemment pour attirer les bons joueurs, trouver des joueurs avec du potentiel pour se développer.
On parle de vous à l’Arago de Sète pour la saison prochaine, est-ce un projet qui vous tenterait ?
C’est toujours flatteur d’être mentionné comme entraîneur potentiel d’un club aussi prestigieux. Que je connais bien car les précédents entraîneurs ont souvent organisé des matchs amicaux ou des entraînements de pré-saison à Mende et j’ai toujours suivi les résultats du club avec intérêt. Arago a une histoire riche et une très bonne formation de joueurs. Si cette opportunité se concrétise, ce serait un immense honneur de participer à un projet aussi ambitieux. Pour le moment, rien n’est encore décidé et je reste concentré sur mes objectifs du moment. C’est une équipe inspirante et je serais enthousiaste à l’idée de relever un tel défi.