Les forces françaises s’apprêtent à remettre la base de Port-Bouët à l’armée ivoirienne et à quitter le Sénégal

Les forces françaises s’apprêtent à remettre la base de Port-Bouët à l’armée ivoirienne et à quitter le Sénégal
Les forces françaises s’apprêtent à remettre la base de Port-Bouët à l’armée ivoirienne et à quitter le Sénégal

En février 2023, alors que les forces françaises venaient de mettre fin à leur présence en Centrafrique et d’achever leur retrait du Mali avant de faire de même au Burkina Faso, le président Macron annonçait que la allait mettre en œuvre une nouvelle stratégie pour l’Afrique, qui devait se traduire par dans une « réduction visible » de sa présence militaire ainsi que dans la mise en place de partenariats impliquant une « montée en puissance » des forces africaines.

Depuis, à la suite d’un putsch, le Niger a dénoncé les accords militaires qu’il avait conclus avec la France… Et le Tchad a récemment fait de même. D’ailleurs, le Sénégal n’est pas loin de lui emboîter le pas. Et ce malgré les récentes annonces de réductions drastiques du nombre de forces françaises prépositionnées en Afrique, celles-ci devant passer de 2 300 à seulement 600 soldats. [300 au Tchad, 100 au Gabon, 100 en Côte d’Ivoire et 100 au Sénégal].

Lors d’une audition parlementaire en janvier 2024, le chef d’état-major des armées [CEMA]Le général Thierry Burkhard, avait justifié cette évolution.

« Nous avons des bases au Sénégal, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Ils sont installés dans les capitales, et parfois même isolés dans des zones urbaines en expansion. Leur empreinte et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer. Nous devrons sans doute modifier notre plan de mise en œuvre pour réduire nos vulnérabilités » selon la formule « moins posées, moins exposées », a-t-il dit.

Cependant, les questions de sécurité, comme le terrorisme, les trafics et la concurrence stratégique avec la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran, n’ont pas disparu, le CEMA défendant la nécessité de maintenir « des relations avec les autorités militaires locales » et de « garantir un accès stratégique par voie maritime et aérienne ». .

Lors de sa visite aux armées à Djibouti le 20 décembre, le président Macron a affirmé qu’une telle évolution était nécessaire.

« Notre rôle évolue en Afrique […] parce que le monde change en Afrique, parce que les opinions publiques changent, parce que les gouvernements changent » et [aussi] “Parce que nous avons décidé souverainement en février 2023, après plusieurs années de changement progressif, de reconstruire un partenariat fondé sur des partenaires respectés”, “que nous devons aider en formation, en équipement, en renseignement, pour des opérations précises”, a déclaré M. Macron.

Et d’ajouter qu’il fallait « changer la logique qui était la nôtre dans trop de pays » avec « des bases installées, pléthoriques, permanentes, qui alimentaient les ambiguïtés ».

D’où l’annonce faite par le président ivoirien, Alassane Ouattara, le 31 décembre. « Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé le retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. « Ainsi, le camp du 43ème BIMA, bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouët, sera remis aux forces armées de Côte d’Ivoire à partir de ce mois de janvier 2025 », a-t-il poursuivi.

Une fois rétrocédé, le camp de Port-Bouët portera le nom du général Thomas d’Aquin Ouattara, qui fut le premier chef d’état-major des armées ivoiriennes.

Pour rappel, suite au Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale [LBDSN] en 2008, il a été décidé de maintenir seulement deux bases permanentes en Afrique, à savoir une au Gabon et une autre à Djibouti. Aussi, la 43e BIMa est dissoute en 2009. Puis, après l’intervention au Mali, en 2013, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, revient sur cette décision et annonce la création des « Forces françaises en Côte d’Ivoire ». [FFCI]. Ce qui était logique, Port-Bouët offrant l’avantage de donner accès à un aéroport et à un port en eau profonde. Et ce dans le cadre d’un accord de défense révisé en 2012 et ratifié deux ans plus tard.

En tout cas, l’annonce de M. Ouattara ne met pas fin à la coopération militaire entre les forces françaises et ivoiriennes. En novembre, la Force Aérienne et Spatiale a déployé une dizaine d’avions en Côte d’Ivoire [A400M, Casa CN-235, C-130J, ALSR « Vador », hélicoptère Fennec, A330 MRTT et un 3 Mirage 2000D] de participer à un exercice aéroterrestre organisé au profit des troupes aéroportées ivoiriennes.

Par ailleurs, les éléments français au Sénégal, dont les effectifs devaient être réduits à 100 soldats, devraient bientôt disparaître.

Dans un discours prononcé à l’occasion du nouvel an, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré avoir « chargé le ministre des Armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant entre autres conséquences , la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, à partir de 2025. » Et de promettre que « tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée »

Photo : Ministère des Armées

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV c’est la mode en 2025
NEXT Tout ce qu’il faut savoir pour profiter des meilleures offres