Rifaat al-Assad, surnommé le “Boucher de Hama”, a pris un avion depuis l’aéroport de Beyrouth après la chute de son neveu, le président syrien renversé Bachar al-Assad, a indiqué samedi une source sécuritaire libanaise. Il est poursuivi en Suisse.
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28 décembre 2024 – 16h38
(Keystone-ATS) L’ancien chef des forces d’élite du régime de Hafez el-Assad, aujourd’hui âgé de 87 ans, est accusé par la justice suisse d’avoir « ordonné des meurtres, des actes de torture, des traitements cruels et des détentions illégales ».
Ces « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » en 1982, lors de la répression sanglante d’une insurrection islamiste à Hama, ont fait entre 10 000 et 40 000 morts.
“Aucun avis d’Interpol le concernant”
Rifaat al-Assad est arrivé au Liban par voie terrestre et “a pris un vol depuis l’aéroport de Beyrouth normalement, car il n’y avait aucune notice d’Interpol le concernant”, a indiqué à l’AFP la source sécuritaire.
Il n’était pas recherché par la Sûreté générale au Liban et aucun autre mandat d’arrêt ne justifiait son arrestation, a indiqué cette source qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à parler à la presse.
Il y a environ une semaine
Rifaat al-Assad, qui était « en possession d’un passeport diplomatique », a quitté le Liban il y a environ une semaine, ajoute cette source, sans préciser sa destination.
Bouthaïna Chaabane, ancienne traductrice de Hafez al-Assad et principale conseillère politique de son fils, a également réussi à prendre un vol à l’aéroport de Beyrouth, munie d’un passeport diplomatique, selon la même source.
Une de ses amies à Beyrouth a raconté à l’AFP qu’elle s’était rendue au Liban dans la nuit du 7 au 8 décembre, avant de se rendre à Abou Dhabi.
« Des maladies l’empêchant de voyager »
C’est cette nuit-là qu’une coalition de groupes armés, dirigée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), prend le contrôle de Damas et marque la chute du pouvoir de Bachar al-Assad. Rifaat al-Assad a quitté la Syrie en 1984 après l’échec d’une tentative de coup d’État contre son frère Hafez.
Se présentant comme un opposant à Bachar al-Assad, il avait passé 37 ans en exil en France, avant de rentrer en Syrie en 2021 pour échapper à une peine de quatre ans de prison qui lui avait été infligée en France pour blanchiment d’argent en bande. organisé et détournement de fonds publics syriens.
Mi-décembre, des médias suisses révélaient que le Tribunal pénal fédéral avait informé les parties civiles, victimes, qu’il envisageait de « clôturer la procédure » concernant Rifaat al-Assad. Selon le tribunal, il souffrait de maladies l’empêchant de voyager et de participer à son procès, rapportent Le Matin Dimanche et SonntagsZeitung.