Le Maroc se situe à un carrefour décisif de son développement national, initié par de profondes réformes structurelles. Celles-ci sont étroitement liées à la consolidation de l’État de droit et à l’instauration d’un climat de compétitivité destiné à réduire les disparités territoriales. Parallèlement, ils visent à dynamiser le développement national en parfaite adéquation avec les défis internes et externes auxquels le pays est confronté.
En effet, le Maroc s’engage résolument sur la voie d’une régionalisation avancée. Cette démarche, bien plus qu’une simple réorganisation administrative, s’inscrit dans une dynamique de transformation en profondeur de la gouvernance territoriale. Il vise non seulement à redistribuer plus équitablement le pouvoir et les ressources, mais également à renforcer la cohésion sociale et économique dans tout le Royaume. En recentrant le développement autour des régions, le Maroc entend maximiser l’impact de ses politiques publiques, en adaptant les solutions aux spécificités et aux besoins locaux.
Selon Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat, les discours royaux articulent une vision stratégique qui favorise le développement national et la réalisation de la prospérité économique et sociale pour chaque citoyen marocain. Ces discours offrent aux pouvoirs législatif et exécutif un cadre cohérent de réflexions et de directives, définissant une feuille de route ancrée dans les principes de gestion stratégique des affaires publiques.
« Dans ce contexte, l’architecture administrative du Royaume du Maroc, qu’elle soit au niveau central ou au niveau décentralisé, apparaît comme un socle institutionnel crucial pour la consolidation d’un Etat de droit démocratique. Ce cadre vise à assurer la continuité des services publics et à garantir un accès équitable à tous les citoyens.», a-t-il déclaré dans une analyse reçue par Hespress FR.
L’expert a également précisé que « l’expérience L’influence marocaine dans la gestion des services publics a prouvé, notamment après l’ère coloniale, certaines réussites comme la marocanisation de l’administration et la mise en place d’une structure institutionnelle capable de répondre aux besoins des usagers tout en assurant le respect des institutions pour leurs rôles constitutionnels.« .
Toutefois, des défis persistants demeurent en matière d’accès universel et de qualité des services publics à travers le Royaume, a-t-il souligné, notant que pour surmonter ces obstacles, le Maroc a adopté une approche ambitieuse de décentralisation territoriale, articulée autour des régions, provinces, préfectures et communes, évoluant de gestion locale vers une perspective territoriale plus intégrée.
De plus, ” La démocratie locale au Maroc a connu une transformation notable, abordant la décentralisation comme un processus progressif depuis la Charte communale du 23 juin 1960. Le véritable point d’inflexion vers la régionalisation a commencé en 1984, lors d’un discours du feu le roi Hassan II, qui évoquait la modèle des « Länder » allemands. Depuis, la régionalisation a suivi une trajectoire évolutive, notamment avec la révision constitutionnelle de 1992, qui a conféré à la région le statut d’institution constitutionnelle au niveau des provinces et des préfectures.», a souligné El Ouardi.
Il a notamment évoqué le discours royal du 19 septembre 2001 et la missive royale du 9 janvier 2002 au chef du gouvernement ayant annoncé une feuille de route stratégique pour le renforcement de la démocratie territoriale, faisant de la région le point central du développement intégré. Cette orientation a trouvé son expression concrète dans la création de centres régionaux d’investissement.
Et d’ajouter : « Le discours royal du 3 janvier 2010 a marqué un tournant décisif dans l’évolution de la régionalisation au Maroc, redéfinissant les concepts de régionalisation avancée. Cette dernière est conçue comme une structure administrative décentralisée, permettant au pouvoir central de transférer certaines compétences vers les régions de l’État, dans le but d’accompagner le développement territorial, de réduire les disparités régionales et de rapprocher l’administration des citoyens.« .
Conformément aux dispositions constitutionnelles de 2011, la région est devenue une entité territoriale de premier ordre, renforcée par les lois organiques n°111.14 sur les régions, 112.14 sur les provinces et préfectures, et 113.14 sur les communes, a poursuivi le spécialiste. Ces textes prévoient une gestion partagée des affaires publiques à travers les services publics territoriaux, fondée sur une démocratie représentative issue des élections locales.
Selon El Ouardi, les conférences sur la régionalisation avancée sont souvent organisées autour des transformations politiques et de développement que connaît le Maroc. Ces événements offrent une plateforme propice au dialogue entre acteurs politiques, territoriaux et experts du développement, dans le but d’identifier les enjeux freinant l’amélioration du climat territorial, de proposer des solutions et d’atteindre les résultats attendus pour le citoyen. .