les vidéos d’exactions contre des civils alaouites se multiplient sur les réseaux sociaux

Depuis l’installation au pouvoir des rebelles syriens au début du mois, la communauté alaouite, dont est issu l’ancien dictateur Bachar al-Assad, est prise pour cible.

En Syrie, les affrontements se poursuivent dans les fiefs du régime al-Assad entre les rebelles au pouvoir et les milices alaouites qui ont refusé de déposer les armes. Dans le même temps, les informations faisant état d’exactions contre des civils alaouites se multiplient.

Jusqu’à présent, les violences de représailles étaient très peu documentées, les nouvelles autorités syriennes expliquant qu’il ne s’agissait que d’une question de « cas isolés ». Mais sur les réseaux sociaux, les vidéos de coups et d’agressions se multiplient.

Dans l’une d’elles, on voit plusieurs hommes brutalisés par des rebelles armés, arrêtés alors qu’ils rentraient chez eux, de grosses galettes de pain à la main. « Voici ces chiens alaouites !», dit la voix derrière la caméra. Un blessé au sol le supplie, lui explique qu’il n’est qu’un civil. Ils lui crient de se taire.

« Êtes-vous les cochons qui ont tué nos frères ?demande à nouveau la voix. Les hommes doivent montrer leurs papiers. L’un d’eux est originaire de Salquin, une ville du gouvernorat d’Iblid, peuplée d’Arabes sunnites. Il est autorisé à monter dans sa voiture et à partir. La vidéo s’arrête là.

Depuis la chute du régime le 8 décembre, les civils alaouites disent craindre des représailles aveugles de la part des rebelles, dont certains, issus du front al-Nosra, avaient déjà attaqué leur communauté au début de la guerre civile.

S’il est vrai que l’élite alaouite a grandement bénéficié du régime d’Assad – elle était notamment surreprésentée dans l’armée – La plupart des civils restaient terrifiés face à un régime qui les maintenait volontairement dans une grande pauvreté. “Si vous voulez que votre chien garde votre troupeau, ne le nourrissez pas trop.”» a déclaré Hafez al-Assad.

Les nouvelles autorités affirment aujourd’hui vouloir protéger les différentes minorités ethniques et religieuses du pays. Il leur faudra très vite montrer qu’ils ne se laissent pas déborder.