Il est l’un des hackers les plus recherchés en Europe et aux États-Unis. Le hacker Mikhaïl Matveev a été arrêté par les autorités russes, a-t-on appris fin novembre, dans un pays où résident de nombreux hackers qui ne sont généralement pas inquiétés. Récemment, le FBI a offert une récompense de 10 millions de dollars à ceux qui fourniraient des informations conduisant à l’arrestation du pirate informatique.
Pour Damien Bancal, spécialiste du cyber-renseignement, Mikhaïl Matveev « n’a jamais caché son appétit pour les entreprises occidentales. Il prenait des otages, il volait les dossiers et exigeait de l’argent”, explique ce journaliste du site Zataz. Le hacker s’est notamment fait connaître “sous les signatures de Lockbit et d’autres groupes” de cyber-hackers. Les hackers de Lockbit s’étaient notamment attaqués aux systèmes de sécurité et aux bases de données des hôpitaux de Corbeil-Essonnes et de Cannes. Hormis cette participation, « nous ne savons vraiment rien de Matveev », poursuit le spécialiste. Il est peut-être biélorusse, peut-être ukrainien, peut-être russe… Mais nous ne savons pas vraiment s’il était le chef ou une branche armée bien équipée de ces groupes.» Une chose est sûre cependant : Matveev était très actif sur le darknet et les réseaux sociaux.
Selon l’agence de presse russe RIA Novosti, Mikhaïl Matveev a été arrêté à Kaliningrad, avant d’être placé en liberté conditionnelle, et privé d’une partie de ses cryptomonnaies, dans l’attente de la suite des procédures judiciaires. «Cette arrestation est peut-être une manière pour le Kremlin de communiquer, car il réfléchit aux conséquences de l’invasion russe en Ukraine. Ils réfléchissent peut-être à une monnaie d’échange», estime Damien Bancal. Entre novembre et décembre, trois autres cybercriminels ont été arrêtés et jugés sur le territoire russe.
