Loups-garous (2025, direct en SVOD)

Loups-garous (2025, direct en SVOD)
Loups-garous (2025, direct en SVOD)

Loups-garous // Par Steven C. Miller. Avec Frank Grillo, Katrina Law et Ilfenesh Hadera.

Le cinéma regorge de tentatives pour revisiter des mythes classiques comme celui des loups-garous. Certaines œuvres peinent cependant à trouver un équilibre entre hommage au genre et innovation. Loups-garous est un excellent exemple de film qui échoue à presque tous les niveaux, malgré un concept de base prometteur. L’idée derrière Loups-garous avait de quoi séduire : un monde où un phénomène astronomique transforme une grande partie de la population mondiale en loups-garous, et où une équipe de scientifiques tente de sauver ce qui reste de l’humanité. Cependant, au lieu de développer une intrigue captivante, le film s’engouffre dans une narration incohérente et mal structurée. Les règles établies par l’histoire sont rapidement contredites, créant une frustration constante pour le spectateur.

Il y a un an, une super lune a provoqué un gène qui a transformé toute personne exposée au clair de lune en loup-garou pendant une nuit. Des millions de personnes sont mortes – et maintenant la super lune est de retour…

Ce manque de cohérence rend l’expérience difficile à suivre et réduit l’impact émotionnel des problématiques. Le scénario de Loups-garous souffre d’un problème majeur : il manque de profondeur et de subtilité. Les dialogues sont souvent ridicules, voire inutiles. Certains moments auraient presque gagné à se passer totalement de paroles, tant elles semblent superflues. En essayant de se prendre au sérieux, le film rate une occasion de jouer sur l’autodérision, un choix qui aurait pu atténuer les faiblesses de l’écriture. Le film tente de combiner des éléments d’action avec une atmosphère d’horreur, mais ne parvient à exceller dans aucun des deux domaines. Plutôt que de créer de la tension ou de jouer sur les codes du suspense, Loups-garous est dispersé dans des scènes d’action mal rythmées et dénuées de sens dramatique.

Les effets spéciaux de Loups-garous sont un mélange de pratiques traditionnelles et de CGI. Alors que certaines scènes montrent un effort notable avec des effets pratiques, d’autres sombrent dans le ridicule. Les transformations en loup-garou oscillent par exemple entre le crédible et le risible, ce qui nuit à l’immersion. La production semble hésiter entre sérieux et kitsch, mais ce manque de cohérence laisse au spectateur une impression d’amateurisme. Le problème ne s’arrête pas là. La cinématographie et l’éclairage du film ajoutent à la confusion. Les scènes sont souvent assombries par un éclairage excessif de type stroboscopique, ce qui rend certaines séquences littéralement difficiles à regarder. Ce choix artistique, probablement destiné à amplifier l’intensité dramatique, finit par alourdir l’expérience visuelle.

Le nombre de spectateurs sortant de la salle ou détournant le regard face à ces lumières agressives témoigne de cet échec. Un bon film repose sur des personnages attachants. Malheureusement, Loups-garous ne parvient pas à offrir des protagonistes captivants. Les personnages semblent dépourvus de personnalité ou d’arcs narratifs significatifs. Leur rôle se limite souvent à répondre aux besoins immédiats du scénario, sans qu’un véritable travail d’écriture ne les enrichisse. Ce manque de connexion fait qu’il est difficile, voire impossible, de se sentir impliqué dans leur sort. Même les performances d’acteurs expérimentés comme Lou Diamond Phillips n’ont pas réussi à sauver le film. Sa présence à l’écran, bien que brève, est éclipsée par une écriture faible et une mise en scène maladroite.

Loups-garous on a l’impression qu’il s’agit d’une introduction à un univers plus vaste, peut-être même à un jeu vidéo ou à une série dérivée. Cependant, au lieu de poser des bases solides pour une suite ou une extension, le film se perd dans des intrigues mal exploitées et des éléments inexpliqués. Le spectateur se retrouve avec plus de questions que de réponses, non pas par choix narratif, mais par négligence. L’un des aspects les plus irritants de Loups-garous est sa bande originale. Le film s’appuie sur une partition musicale excessive, presque assourdissante, qui semble vouloir compenser le manque de substance visuelle et narrative. Ces choix rendent le tout encore plus difficile à apprécier, transformant ce qui aurait pu être une atmosphère oppressante en une lourde cacophonie.

Malgré ses nombreux défauts, Loups-garous pourrait trouver un certain public parmi les amateurs de films d’action décomplexés. Les scènes de fusillade, bien que répétitives et peu innovantes, offrent une dose d’adrénaline qui pourrait séduire un public précis. Cependant, pour tous ceux qui recherchent un film de loup-garou captivant ou une exploration originale du genre, ce film risque d’être une grosse déception. Loups-garous avait le potentiel d’être une œuvre mémorable dans le genre du film de loup-garou. Malheureusement, il s’agit là d’un exemple flagrant de ce qui se produit lorsque l’ambition ne s’accompagne pas d’une exécution minutieuse.

Entre son scénario bâclé, ses dialogues maladroits, ses effets spéciaux inégaux et sa direction artistique déroutante, le film ne parvient pas à captiver. En terminant ce film, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que le mythe du loup-garou méritait mieux. À une époque où les films d’horreur et d’action redéfinissent constamment leurs frontières, Loups-garous semble coincé dans un passé où les normes étaient beaucoup moins exigeantes. Ce n’est pas un hommage, ni une réinvention, mais un effort avorté qui laisse un goût amer.

Remarque : 3/10. Bref, une tentative ratée de film de loup-garou.

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