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Contenu en quatre heures et demie de conférence de presse adressée aux citoyens et journalistes ensemble, et en 76 réponses à des questions sélectionnées parmi près de deux millions et demi, le budget 2024 de Vladimir Poutine n’apporte que des nouvelles positives pour la Russie. Du front économique à celui de la guerre en Ukraine, de la chute de l’allié Bachar al-Assad en Syrie à la disparition des dernières exportations de gaz russe vers l’Europe, tout, dans les propos du président russe, prend un aspect favorable pour Moscou, négligeant le des inquiétudes qui ressortent également des questions des auditeurs : les prix élevés, les pertes au front, les difficultés des jeunes couples à accéder à un crédit immobilier, les indemnisations des soldats.
Le but de ces « marathons » télévisés de fin d’année est pourtant de rassurer, de montrer aux Russes que le commandant est attentif à chaque détail et qu’il est parfaitement capable d’assurer. « Tout sera fait, tout sera réparé, tout sera reconstruit », telle est la phrase que Poutine ne cesse de répéter.
Naturellement, le thème de la guerre occupe une place centrale. Ce qui voit la Russie avancer sur toute la ligne de front : « Nos garçons se battent comme des héros et gagnent du terrain chaque jour – précise Poutine qui a déployé derrière lui un drapeau avec les signatures des soldats et les mots « Là où nous sommes, il y a la victoire ! » -. Nos objectifs seront atteints. »
Les « nouvelles régions »
On ne sait donc pas exactement ce que veut dire exactement le chef du Kremlin lorsqu’il réitère qu’il a toujours été prêt aux négociations et à la recherche d’un compromis sur l’Ukraine. La certitude de la victoire semble le mener encore plus loin, puisqu’il illustre les programmes de reconstruction et de développement de ce qu’il appelle les « nouvelles régions » : les territoires ukrainiens occupés devraient faire l’objet de négociations, mais la Fédération de Russie les a déjà annexés pendant que Poutine parle. de « potentiel de développement » et imagine déjà transférer les sièges sociaux de grandes entreprises, énumérant les grands travaux prévus « d’ici 2030 » : un centre prénatal ultramoderne ouvert à Donetsk, un « boom de la construction » à Marioupol détruit par la siège, une autoroute à quatre voies autour de la mer d’Azov, qui pour Poutine « est désormais devenue une mer intérieure russe ».
Cette même certitude amène Poutine à dicter également les règles sur le sort de ses interlocuteurs à la table des négociations : « Nous ne posons pas de conditions préalables, la politique est l’art du compromis – assure-t-il, se disant prêt à rencontrer le futur président américain. Donald Trump -, mais il faudra trouver un accord avec les représentants d’un pouvoir légitime en Ukraine, ce qui n’est pas le cas de l’accord actuel.» Depuis l’expiration du mandat du président Volodymyr Zelensky en mai dernier, Poutine considère le Parlement ukrainien comme le seul organe légitime et pose comme condition la tenue de nouvelles élections : il négociera avec celui qui sortira vainqueur, « même si ce devait être Zelensky ». , subventions. Sachant qu’ils demandent quelque chose d’inatteignable : c’est la loi martiale en vigueur à Kiev depuis le début de la guerre qui rend impossible la convocation d’élections.