« Passer les vacances de Noël dans ces conditions, c’est vraiment très dur. Nous ne pouvons pas dormir paisiblement. Heureusement il y a beaucoup de solidarité. C’est mon troisième plan social, mais je pense surtout aux jeunes qui ont des emprunts sur le dos. La crise est vraiment partout… » Fabrice, 52 ans, chez ArcellorMittal depuis 1999, n’est pas le seul à s’inquiéter en cette fin d’année à Reims et sa région.
Ils sont des centaines comme lui à craindre le pire, quant à leur reclassement l’année prochaine, tandis que plusieurs entreprises de la région rémoise, Valeo, ArcelorMittal et Reims Aerospace, ont annoncé leur intention de fermer des usines ou de licencier. Certains seront dans le cortège de la manifestation prévue samedi, sur la place d’Erlon à Reims.
Depuis plusieurs semaines, l’industrie traverse une crise douloureuse dans la région. La liquidation du sous-traitant aéronautique Reims Aerospace a été prononcée le 14 novembre, laissant sur place 75 salariés. Dans la foulée, le géant de l’acier ArccellorMittal a annoncé, pour juin 2025, la fermeture de son « Service Center » qui compte 113 salariés. Seuls les postes administratifs seront conservés. Enfin, l’équipementier automobile Valeo a lancé un plan social avec la suppression annoncée de 97 emplois sur 323 (64 emplois sous le PSE et 33 avec le plan de départs volontaires). Au total sur le territoire rémois, 285 emplois sont concernés par des plans sociaux ou de départs volontaires.
Au total, quelque 285 emplois sont concernés, dont 64 couverts par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et 33 par un plan de départs volontaires. De quoi justifier le rassemblement inédit à Reims ce samedi. « Le but est d’interroger les citoyens sur notre bassin d’emploi dévasté et sur tout ce qui se passe en ce moment à Reims. Peut-être que certains retrouveront du travail mais le reclassement s’annonce très difficile », précise Pascal Valladou, délégué syndical FO chez Valeo.
Les premières négociations sur les postes supprimés débuteront en janvier sur le site Valeo de Reims. D’ici là, les syndicats espèrent multiplier les débrayages pour continuer à sensibiliser les élus et la population à leur cause. « La Région a donné de l’argent à Valeo pour la réindustrialisation du site de Reims, rappelle Pascal Valladou. Mais finalement, cela n’a pas sauvé nos emplois, ce n’est pas normal. »