L’hypothèse d’un suicide a été immédiatement écartée par les enquêteurs. Le corps de Marie Famrée présentait des traces de coups au visage, des traces de coupures au poignet et des traces de maintiens forcés sur les bras. L’analyse des blessures au cou ne permet pas d’exclure l’intervention de tiers dans la pendaison et la mort.
Etienne Macors a été immédiatement suspecté : des procès-verbaux de violences conjugales avaient déjà été dressés contre la victime. C’est pour cette raison que la police était déjà intervenue une vingtaine de fois depuis 2020 à Hogne.
Dans les jours précédant sa mort, Marie Famrée, sous l’influence de Macors, avait appelé plusieurs amis pour leur faire part de sa peur envers Etienne, qui vivait dans sa maison et se montrait régulièrement violent. Ses proches l’ont recommandé”Appelez absolument la police« .
Après les événements, Macors n’a jamais été retrouvé. Après avoir retiré 1.400 euros sur la carte de sa compagne, il part une semaine à Ostende. Il a expliqué que la victime était déprimée, mais il est systématiquement revenu vers lui.
Le 3 avril 2022, il est arrêté dans un cimetière de Ciney, où il souhaite se pendre. Il a nié avoir frappé sa compagne et a seulement admis l’avoir poussée.
Au cours de l’interrogatoire, l’accusé a souligné l’utilisation d’un foulard, alors qu’à ce stade de l’enquête, il n’aurait pas dû en connaître l’existence. Il a ensuite nié avoir étranglé Marie Famrée.
De l’analyse du téléphone, il ressort que l’accusé était présent au domicile de Marie Famrée au moment de son décès. Le véhicule et les clés de la maison manquaient : Etienne Macors a reconnu les avoir volés, a avoué le vol d’argent et avoir “simplement», a demandé Marie Famrée.
La majeure partie de l’ADN de Macors a été retrouvée à l’intérieur du nœud du foulard utilisé pour pendre la victime. “J’ai fait ce que j’ai fait», a-t-il déclaré à un policier chargé de son transfert.
Lors du test polygraphique, toutes les réponses négatives sur la mort de Marie Famrée étaient considérées comme des mensonges.
Etienne Macors a changé plusieurs fois de version et nie pour l’instant les faits. Il a déjà été condamné à 3 reprises pour coups et blessures, vol d’argent et destruction, à chaque fois au détriment de ses précédents partenaires.
M. Delhez s’est adressé aux jurés : «Notre client vit des fluctuations émotionnelles fréquentes et importantes. Ne vous laissez pas distraire par son attitude et ne la confondez pas avec un désintérêt pour la victime. Pour ma part, je suis profondément convaincu de son innocence.