Jean-Luc Fugit s’est exprimé en témoin politique majeur à l’occasion des 30 ans de l’association France Mobilité Biogaz (anciennement AFGNV), événement organisé ce mardi 3 décembre au siège d’IFP Energies Nouvelles. En soulignant la complémentarité des solutions, le député du Rhône et président du Conseil supérieur de l’énergie a défendu la nécessité de se défossiliser rapidement tout en promouvant des alternatives comme le biogaz.
Une urgence : la défossilisation
« Aujourd’hui, 45 % du CO₂ que nous émettons dans nos différentes activités n’est pas fixé d’une manière ou d’une autre. Le problème est là. Nous devons à la fois réduire les quantités que nous émettons et en même -, nous devons évidemment en fixer beaucoup plus. » a présenté le député, soulignant l’importance de rendre les enjeux climatiques compréhensibles par tous.
« Je vais parler de défossilisation et non de décarbonation, car c’est le seul moyen dont je dispose pour rallier mes concitoyens si je veux qu’ils comprennent ce que nous faisons. Si je leur parle de décarbonation, les trois quarts ne comprennent pas a insisté l’élu.
« Il ne faut pas avoir à rappeler la neutralité technologique ! »
Rappelant que « la mobilité propre n’a jamais existé », Jean-Luc Fugit appelle à ne pas stigmatiser telle ou telle technologie. “ Nous ne devrions pas avoir à nous rappeler la neutralité technologique. L’objectif est de défossiliser. Il faut ajouter les solutions ! » il a insisté.
A l’échelle européenne, le député du Rhône estime que la fin des voitures thermiques, prévue pour 2035, est une « mauvaise idée ». « Dans la loi LOM, nous avons inscrit l’objectif de mettre fin à la vente de véhicules utilisant des énergies fossiles d’ici 2030. C’est tout l’enjeu ! » a-t-il rappelé, soulignant l’importance de prendre en compte la réalité et le potentiel des territoires.
« Il y a quelque chose qui est très mal compris et que personne n’arrive vraiment à mettre en place, c’est la fameuse analyse du cycle de vie. Cette logique d’analyse nécessite de faire un effort et de regarder les choses de manière globale. Sauf qu’on est dans un monde de simplicité où il faut des choses faciles à consommer”
Jean-Luc Fugit, député du Rhône
Ne pas opposer les molécules et les électrons
Jean-Luc Fugit a notamment défendu le rôle du biogaz dans la transition énergétique. « Ôn ne doit pas opposer les molécules aux électrons. Encore une fois, c’est la complémentarité qu’il faut jouer » a-t-il insisté.
Pour lui, le potentiel du gaz renouvelable est encore sous-estimé : « Il y a 60% des effluents d’élevage qui ne sont pas méthanisés aujourd’hui » a-t-il chiffré.
« Pour tous ceux qui ne veulent pas admettre que nous avons un potentiel intéressant avec le biogaz, le problème est relativement simple : ils n’ont pas réussi à comprendre que le biogaz n’est pas du gaz originel. fossile » a expliqué l’élu, invitant les acteurs du secteur à se rapprocher des différents élus pour expliquer et justifier le potentiel de la solution. ” Je crois que ce n’est qu’à ces conditions que nous pourrons faire en sorte que le biogaz soit véritablement considéré comme l’une des solutions en termes de défossilisation progressive de notre économie. ».
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