Qu’importe si le gouvernement de Michel Barnier peut être censuré. Qu’importe si le portefeuille du ministère de l’Agriculture peut être redistribué. Pour le Mouvement de défense des agriculteurs familiaux (Modef), la préoccupation n’est pas tant de connaître l’identité de leurs potentiels futurs interlocuteurs que d’appeler à l’établissement urgent de prix de vente de leurs productions garantis par l’Etat. « Lors de l’ouverture du Salon de l’Agriculture en février, le président de la République avait promis le lancement de prix planchers. Mais c’est décembre et toujours rien », constate Didier Gadea, secrétaire général de la Modef.
Appliquer des coefficients multiplicateurs
Alors que les élections professionnelles agricoles auront lieu du 15 au 31 janvier 2025, des représentants du syndicat de défense de la paysannerie ont marqué le début de la campagne électorale ce mardi 3 décembre à la Chambre d’agriculture du Gard (Nîmes). Face à des récoltes au plus bas, des troupeaux victimes d’épidémies et aux menaces d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, les syndicalistes alertent sur les problèmes de trésorerie des producteurs.
« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à de nombreux impondérables qui s’ajoutent aux difficultés de paiement des agriculteurs. Même le prix de l’énergie nous préoccupe. Dès qu’il y a une explosion des prix, c’est toute la chaîne agricole qui en souffre. »alerte le secrétaire général.
Ainsi, à défaut de pouvoir réviser le fonctionnement du système agricole, à travers une refonte des aides de la Politique Agricole Commune (PAC), le syndicat compte sur l’Etat pour fixer un prix de ” référence “ qui fixerait les coûts de production des agriculteurs ainsi que l’établissement d’un coefficient multiplicateur : celui-ci s’appliquerait entre le prix d’achat et le prix de vente des produits agricoles. “En l’absence de ces deux mesures, nous disparaîtrons”, Didier Gadea. L’État doit agir maintenant. »
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