Chaque semaine, les journalistes de l’équipe sportive répondent à vos questions.
Soumettez vos questions
Qui a gagné la comparaison ?
Nous évaluons souvent la performance d’un centre en fonction de son taux de réussite aux mises en jeu. Et comment calculer ce paramètre ? L’implication des ailiers augmente-t-elle le taux de réussite de leur centre ? Et qui est juge de ces situations souvent complexes qui conduisent à des résultats partagés ?
Jean-François L’Heureux
Réponse de Guillaume Lefrançois
Les statistiques de mise en jeu sont recueillies par les arbitres juniors présents lors des matchs. Selon le Manuel des opérations de la LNH, un joueur remporte une mise au jeu s’il « fait aller la rondelle dans la direction souhaitée ». On ajoute que cette direction est généralement « vers l’arrière », mais si le disque est lancé vers l’avant et qu’il est clair que c’était l’intention du joueur, la victoire lui revient. Dans les cas où il n’est pas clair si l’un des deux centres a envoyé la rondelle dans la direction souhaitée, la victoire reviendra au centre de l’équipe qui effectue « le premier jeu de hockey » avec la rondelle. En d’autres termes, ce n’est pas l’équipe qui arrive en premier à la rondelle, mais celle qui en prend réellement possession. Alors oui, dans ces cas-là, un ailier peut réellement améliorer le bilan de son centre en remportant la mise en jeu pour lui.
Trop de matchs de NHL ?
Avec le nombre de blessures dans la LNH, pourquoi les thérapeutes du sport et autres ne se lèvent-ils pas pour signaler trop de matchs ? Est-ce faisable ?
Denis Renaud
Réponse de Guillaume Lefrançois
La LNH semble toutefois évaluer une tendance opposée. L’été dernier, son collègue Pierre LeBrun faisait état de discussions préliminaires entre la ligue et l’Association des joueurs concernant l’idée d’ajouter deux matchs à l’horaire pour atteindre 84 matchs. L’idée serait de réduire le calendrier préparatoire à quatre duels. Le problème de sa proposition vient bien sûr du fait que les matchs sont payants, d’autant plus que la LNH est le circuit dont les revenus dépendent le plus de la vente de billets. A court terme, aucun propriétaire ne voudra être privé de ces revenus.
Le nom du trio Lafleur-LemaireMahovlich-Shutt
Au hockey, plusieurs lignes avant productives ont reçu des noms célèbres. Si je ne me trompe, la lignée des Lafleur, Shutt, Lemaire ou Mahovlich n’a jamais eu de nom particulier. Y a-t-il une raison ? Après tout, cette phrase était le nom du jeu à l’époque. Il n’avait rien à envier aux autres.
Jean Dufresne
Réponse d’Alexandre Pratt
En fouillant dans les archives de La presseJ’ai trouvé un surnom moqueur donné au trio composé de Guy Lafleur, Pete Mahovlich et Steve Shutt. La ligne de beignets. Réjean Tremblay, qui l’a utilisé au moins deux fois à l’époque, en expliquait l’origine dans un article de 2004 : « Il y avait un trou… au centre. Ce n’était pas juste, puisque le grand Pete, pinceau ou pas, avait récolté 88 passes décisives en une saison. Mais disons que Lafleur et Shutt ont découvert que la blague avait une part de vérité. Quoi qu’il en soit, le trio s’est montré encore plus dominant lorsque Jacques Lemaire est devenu l’acteur central. » Dans l’encyclopédie Total Hockey il est indiqué que le trio Lafleur-Mahovlich-Shutt était aussi surnommé Flower Power, mais je n’ai trouvé aucune présence dans nos archives.
Les étincelles sous la F1
J’aimerais savoir d’où viennent les étincelles qui apparaissent derrière les voitures de Formule 1 lors d’une course.
Laval Doucet
Réponse de Simon Drouin
Ces étincelles, parfois spectaculaires, sont le résultat du frottement entre le plancher ou fond plat du châssis de la voiture et la surface de la piste. Les voitures de Formule 1 utilisent un plancher de protection (« skid plates » en anglais) généralement en titane, un matériau très dur qui génère des étincelles au contact du bitume. Le phénomène est amplifié sur les surfaces très abrasives et irrégulières, les sections couvertes de vibrateurs et les circuits plus rotatifs et « agressifs ». Un freinage brusque peut également produire des étincelles. Les sols de protection en titane sont conçus pour s’user progressivement au cours de l’événement. Il est à noter que ces plaques de protection sont obligatoires pour obliger les constructeurs à donner une hauteur minimale au châssis et ainsi éviter que les voitures trop basses profitent d’un avantage aérodynamique excessif. L’usure des plaques est mesurée après chaque course. Attention aux coupables : Lewis Hamilton (2e) et Charles Leclerc (6e) ont été disqualifiés quelques heures après le Grand Prix des États-Unis 2023 pour dégradation excessive. Gageons que cet incident a provoqué des flammes métaphoriques dans les paddocks !
La barbe de la série
D’où vient cette tradition selon laquelle les joueurs de hockey de la LNH ne se rasent pas le visage en séries éliminatoires ?
Yvon Gauthier
Réponse de Mattia Brunet
On le voit d’un coup d’œil, les anciennes gloires des Canadiens ont toutes été rasées lors de leurs conquêtes entre 1976 et 1979. Cette tradition a débuté peu après, avec les Islanders de New York, en 1980. L’attaquant Bob Nystrom a expliqué plusieurs années après que la tradition est née quelque peu organiquement. Les Islanders remportent leur première coupe Stanley, puis, par superstition, la barbe revient l’année suivante. Ils en ont gagné quatre de suite ! Ironiquement, les Islanders sont désormais dirigés d’une main de fer par Lou Lamoriello, qui refuse aux joueurs de porter les cheveux longs et la barbe !