« En tant que nationaliste et démocrate, c’est une défaite »

« En tant que nationaliste et démocrate, c’est une défaite »
« En tant que nationaliste et démocrate, c’est une défaite »

Comment analysez-vous les résultats de cette élection ?

Avant de parler de la Corse, je voudrais évoquer le contexte national. Il s’agit d’un véritable cataclysme politique qui a parcouru un long chemin, accéléré par le résultat des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale. Elle se traduit aujourd’hui par un raz-de-marée électoral en faveur de l’extrême droite et du Rassemblement national. La Corse a également été emportée par cette tempête.

Le nationalisme a-t-il également été balayé ? Ces résultats sont-ils une défaite pour la Femu a Corsica ?

En tant que nationaliste et démocrate, c’est une défaite. Je respecte le suffrage universel et tous les électeurs mais face à cela, nous devons réagir et apporter une réponse politique dimanche prochain lors du second tour. Je crois aussi que nous devrons tirer des leçons importantes de ce qui s’est passé aujourd’hui en Corse.

Tirer des leçons, faut-il changer sa façon de gouverner la Corse ?

Trois candidats que personne ne connaît et qui ne connaissent rien à la Corse ont quand même réussi à réaliser d’énormes scores. Cela signifie que l’électorat et la Corse ont changé. Cela signifie aussi que leur discours a trouvé un écho important auprès des électeurs, ce qui nous oblige à nous interroger sur notre manière de défendre nos idées. Il y a certainement de l’anxiété ou de la colère qui s’est exprimée à travers ce vote. Il faut tirer des conclusions sur notre façon d’expliquer notre projet politique, notre relation avec les Corses et la société corse.

Mais ce sont les Corses qui ont voté massivement pour le RN…

Je pense qu’il n’y a pas assez de recul pour analyser en profondeur les raisons qui ont motivé ce vote. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’électeurs corses. Parmi les électeurs du RN, il y a à la fois beaucoup de Corses mais aussi beaucoup de gens récemment arrivés. L’addition de ces catégories, qui ont peut-être des motivations différentes, nous a conduit à ce résultat. Il faut le respecter, car c’est l’expression du suffrage universel, mais il faut aussi parvenir à regagner l’oreille de la majorité des gens. C’est le travail politique qui nous attend.

Vous appelez pour bloquer le RN ?

Il faut construire une vie politique qui ne permette pas à l’extrême droite d’accéder aux responsabilités. Je pense que ce serait une régression en France, en Europe et partout dans le monde. En Corse bien sûr, où il n’y a pas de candidat issu de la majorité territoriale, nous soutenons ceux qui se présentent contre le RN : Laurent Marcangeli et Paul-André Colombani.

Dans ce contexte, quel est l’avenir du procédé Beauvau ?

Le processus dans la forme que nous avons connue est non seulement suspendu, mais extrêmement compromis. Et là encore, si le RN gagne des responsabilités, on ne parlera plus de processus ni d’autonomie, ils l’ont dit clairement. La meilleure façon de défendre les intérêts de la Corse est de faire en sorte que les quatre députés sortants soient réélus dimanche prochain.

 
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