Patrick Gérard voulait-il tuer Franck Tamba ? – .

Patrick Gérard voulait-il tuer Franck Tamba ? – .
Patrick Gérard voulait-il tuer Franck Tamba ? – .

La 3e journée d’audience aux assises de l’Aude a fait la lumière sur la personnalité de la victime, Franck Tamba, dont le corps a été retrouvé dans le port de Gruissan le 5 juillet 2018. Ses deux enfants ont évoqué leur douleur avant la plaidoirie de leur avocat. Patrick Gérard, accusé d’homicide volontaire, n’a toujours pas donné d’explications sur le déroulement du drame.

Qui était Franck Tamba, retrouvé mort dans les eaux du port de Gruissan le matin du 5 juillet ? Car si depuis le début de ces rencontres, nous avons scruté le passé et la personnalité de Patrick Gérard l’accusé, peu d’éléments sont venus éclairer celui de la victime.

La douleur des enfants au bar

A la tribune, les enfants de Franck Tamba ont mis des mots sur la souffrance de ce père décédé trop tôt. Son fils, âgé de 35 ans, développeur informatique à Toulouse, a dessiné la personnalité de ce père dévoué à sa famille, musicien hors pair, avec qui il a partagé des moments intenses : “J’étais bercé par le blues de sa guitare. C’était une personne drôle ! Il reconnait : “Il se comportait parfois de manière impulsive, il pouvait être lourd quand il buvait, mais pour moi, il n’avait pas de problème d’alcool.” Le fils continue : “Je l’ai aimé. Sa perte m’a traumatisé. On ne s’en remet jamais. J’attends de la justice une décision à la hauteur du crime commis, des souffrances infligées ». Sous les questions posées par Maître Martin Vatinel du barreau de Toulouse, avocat des parties civiles, se dessinent les contours d’un père divorcé qui avait quitté Toulouse pour s’installer à Gruissan comme voyageur de commerce après une séparation houleuse. Il laisse derrière lui deux enfants avec lesquels il entretenait de bonnes relations. Surnommé Franky, il est décrit comme gentil, serviable et généreux, et a même prêté de l’argent à une amie pour qu’elle puisse acheter une voiture sans avoir à rembourser. Il avait hérité de la tutelle de son frère handicapé à la mort de ses parents.

Sa fille, d’une voix entrecoupée de sanglots, évoque ce père qu’elle a rejoint pour les vacances à Gruissan, très proche, qui l’appelait souvent pour connaître ses notes et suivre ses études. Elle se souvient de ces moments où elle l’accompagnait aux marchés, et où il regardait les clients rassemblés autour du stand. “Sur le marché, il était apprécié, il disait bonjour à tout le monde.” Trop émue pour continuer, elle est encouragée par Maître Vatinel qui lui dit : « Il t’a fallu 6 ans pour t’exprimer, prends ton temps, on peut attendre… Puis elle exprime son ressentiment et nous ressentons une colère, mêlée à une immense douleur : « Mon frère m’a appelé pour me dire que papa était décédé. Nous ne savions rien ; juste que nous l’avions trouvé dans le port. Nous n’étions ni accompagnés, ni soutenus. Les gendarmes nous ont tenus informés par gentillesse. C’était compliqué avec le deuil… »

Une explosion de violence

“Hélas a souligné la présidente Sylvie Gossent, la vérité n’est toujours pas apparue, même après 3 jours de débat ! alors que l’accusé continuait de se cacher derrière son black-out, se montrant incapable d’expliquer le déroulement du drame. Mais pour Maître Vatinel, l’avocat des parties civiles, l’élément intentionnel existe bel et bien, dans ce qu’il appelle un déchaînement de violences. : « Ce soir-là, les digues ont explosé : l’alcool ne rend pas violent, il faut avoir un fond de violence pour conduire à un tel déchaînement de violence. Tout le dit : les verres cassés, les taches de sang qui tachent le bateau, les blessures mortelles.. Et Maître Vatinel rappelle que « Peu de zones du corps sont épargnées. Il y a eu une violente altercation. Quand on voit les blessures de l’étalage, de la défense, on visualise une scène de lutte : l’un est au dessus, il porte les coups, “l’autre les subit”.L’avocat revit la scène au tribunal, lorsque la victime sort du bateau blessée au couteau. « Il y a un vent violent, le plancher du bateau bouge, jonché d’objets au sol. Franck Tamba arrive sur le ponton, ivre, il parvient à rejoindre le quai. C’est long et il perd beaucoup de sang. Il est vivant lorsqu’il tombe à l’eau. L’avocat s’adresse aux jurés :« On vous parle d’un lien de cause à effet, rappelez-vous le rapport d’autopsie, avec 2 blessures mortelles sur les 9. On vous parle d’une cause de décès multifactorielle ». Cela recentre le débat ” sur l’intention d’homicide au moment où il a porté les coups. La scène a dégénéré. Entre l’arme utilisée, l’intensité des coups portés et la localisation, (on vise le thorax, les organes vitaux), à mon avis, vous avez suffisamment d’éléments pour considérer qu’il y a intention. Et conclut avec les enfants, « laissé seul, sans avoir obtenu de réponses. C’était leur droit. Ils repartiront avec ce constat : j’ai été privé de mon père pour rien. Ils vous demandent de leur donner leur réponse : dites-leur si leur père est mort pour rien ou malgré tout des suites d’actes criminels.

 
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