(New York) Les prix du pétrole ont terminé en hausse mercredi, soutenus par les traders spéculatifs qui ont ignoré le rapport sur les actions américaines faisant état d’une baisse de la demande.
Publié à 6h34
Mis à jour à 15h09
Le baril de brut Brent de la mer du Nord pour livraison en août a augmenté de 0,28 % pour clôturer à 85,25 $.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance gagne 0,08%, à 80,90 dollars.
Toutefois, les cours de l’or noir ont été bousculés par la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Il a fait état d’un bond de 3,6 millions de barils des stocks commerciaux de brut, alors que les analystes s’attendaient à une contraction de 2,8 millions.
Pour Matt Smith, analyste de Kpler, cette baisse est due, en partie, à la baisse des exportations (-11% sur une semaine), imputable selon lui aux conditions météorologiques dans le golfe du Mexique, qui ont perturbé le trafic maritime.
La région a ainsi connu la première tempête tropicale de la saison, appelée Albertoqui a touché une partie du Texas.
Mais les principaux coupables sont les raffineries américaines, dont l’activité continue de ralentir pour la troisième semaine consécutive.
Dans le même temps, le volume des produits raffinés livrés sur le marché américain, considéré comme un indicateur de la demande, a baissé, notamment pour l’essence (-4,4%) et les produits distillés (-11,1%), catégorie qui comprend le diesel.
Mais après une brève baisse, les prix se sont redressés, revenant rapidement en territoire positif.
Pour Robert Yawger de Mizuho, c’est l’approche du seuil des 80 dollars pour le WTI (le baril est descendu à 80,18) qui a déclenché un rebond technique.
“Les spéculateurs se sont positionnés pour défendre 80 $ et éviter une panique qui les aurait anéantis”, a expliqué l’analyste.
Mais en l’état, « il n’existe pas de catalyseur qui justifie une hausse des prix, et certainement pas les fondamentaux » du marché, souligne Robert Yawger, qui prévient que le rapport entre l’offre et la demande finit toujours par dicter le cours, à long terme, “mais pas aujourd’hui”.
Les opérateurs ont également profité de la prime géopolitique, qui s’accentue ces derniers jours avec la perspective d’une éventuelle escalade entre le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah et Israël.
Ryan McKay, de TD Securities, a également évoqué la recrudescence des attaques des rebelles yéménites houthis contre des navires dans la mer Rouge et le golfe d’Aden.
