« Marie-Marguerite Wibrotte a été une grande bienfaitrice. Chaque année, son nom est évoqué et on parle d’elle lors des commémorations du 1est et le 11 novembre au cimetière», indique Joëlle Di Sangro. Ce conseiller municipal a proposé le nom de cette femme qui a tant travaillé pour les soldats de la Grande Guerre pour remplacer celui de l’abbé Pierre. Cet itinéraire se situe entre la rue Banaudon et la place Saint-Rémy. La délibération sur ce changement a été adoptée lors de la dernière séance du conseil à la mi-novembre. Un retour à son nom d’avant le 7 mars 2007, rue Thiers, a été envisagé en septembre.
Une avenue Wibrotte existe déjà à Vitrimont. La conseillère poursuit : « On parle de féminisme mais on a toujours eu des femmes merveilleuses, présentes à leur place quand il le fallait, qui savaient faire preuve de courage et d’empathie comme Marie-Marguerite Wibrotte. »
Dédié aux soldats
Durant la Première Guerre mondiale, l’enseignant à la retraite, membre du Souvenir Français (SF), parcourt les champs de bataille, soignant les blessés. Avec de jeunes volontaires, elle identifie les morts après les violents combats d’août et septembre 1914, à l’ouest de Lunéville. Elle leur offrit une sépulture provisoire, marquée du numéro des soldats ou d’une simple croix.
C’est un réconfort d’avoir une telle personnalité près de la mairie.
Joëlle Di Sangro, conseillère municipale
Cela permet ensuite de rassembler les restes de près de 4 000 soldats à la Nécropole Friscati Mouton Noir dont elle est la créatrice et propriétaire du site.
Elle en fera don à la SF après avoir longtemps entretenu les lieux. « Elle représente une très belle image maternelle de la femme, même si elle a été une demoiselle toute sa vie. En lui rendant ainsi hommage, c’est aussi rendre hommage à toutes les femmes qui ont grandi au cours des différents conflits et autres moments difficiles. Par ailleurs, Marie-Marguerite Wibrotte a longtemps vécu à Lunéville. Le choix n’est pas anodin de l’avoir nommé. C’est un réconfort d’avoir une telle personnalité près de la mairie. » Elle enseigne à l’école de filles Germain-Charrier située Grande Rue (aujourd’hui rue de la République) pendant moins de dix ans. Celle que l’on appelait « Mademoiselle Wibrotte » est décédée le 5 avril 1936 à l’âge de 77 ans. Elle est inhumée au cimetière municipal.