Les prix des combustibles fossiles connaissent des trajectoires différentes. Ceux du gaz augmentent depuis plusieurs semaines, tandis que ceux du pétrole baissent. Ces énergies sont impactées par différents paramètres. La demande de pétrole diminue, tandis que celle de gaz augmente à l’approche de l’hiver.
Ainsi, si les prix du pétrole stagnent dans une fourchette basse en raison d’inquiétudes concernant la demande, les prix du gaz s’envolent. En effet, le marché gazier est affecté par les inquiétudes liées à l’approche de l’expiration de l’accord de transit du gaz entre la Russie et l’Ukraine, prévue pour la fin de l’année. Ces inquiétudes sont d’autant plus exagérées qu’aucun nouvel accord n’est en vue entre les deux pays en guerre.
Les prix de référence du gaz naturel en Europe se sont donc envolés. Ils ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre 2023. Il faut dire que les inquiétudes sur les livraisons russes se conjuguent avec le retour du froid en Europe. En effet, cette météo hivernale a un impact considérable sur le niveau de stockage.
Les contrats à terme sur gaz naturel néerlandais TTF, la référence pour le commerce du gaz en Europe, ont enregistré une nette augmentation. Ils se sont fixés jeudi 14 novembre à 45,40 euros (47,83 dollars) le mégawattheure (MWh).
Les stocks de gaz s’épuisent plus rapidement que l’année dernière
Les commerçants cités par le site spécialisé Platts estiment que « la possibilité d’un arrêt des approvisionnements russes dans les prochains mois inquiète les commerçants ». C’est dans ce contexte que le ministère allemand de l’Économie a demandé à l’opérateur du terminal GNL Deutsche Energy Terminal (DET) de refuser toute cargaison de GNL russe qui tenterait d’être livrée. Cette position de l’une des plus grandes économies européennes favorise le sentiment de resserrement de l’offre, alors que la demande augmente avec l’arrivée de l’hiver, ce qui fait flamber les prix.
Par ailleurs, le site spécialisé Platts révèle que les stocks de gaz s’épuisent plus rapidement que l’an dernier. «Il semble […] que la situation de stockage pourrait bientôt cesser d’être confortable, car les stocks s’épuisent à un rythme beaucoup plus élevé que l’année dernière et des marchés clés comme les Pays-Bas ont déjà des stocks en diminution, remplis à environ 80 %», indique un analyste interrogé par ce site.
Les stocks de gaz européens étaient pleins à 92,58 %, selon les dernières données de Aggregated Gas Storage au 12 novembre, contre 99,37 % il y a un an. Le taux de soutirage s’élève en moyenne à 0,039% depuis le début de l’hiver, ce qui contraste avec le taux d’injection de 0,09% enregistré à la même période l’an dernier. Dans le détail, ces valeurs ont baissé de 2,16% entre le 5 et le 12 novembre, alors que durant la même période de 2023, elles n’ont baissé que de 0,13%.
