Une journée des communautés pour renforcer le vivre ensemble et la cohésion sociale

Dans un contexte marqué par l’insécurité, et où les discours peuvent mettre en péril le vivre ensemble, le NDI (Institut National Démocratique) a initié une journée communautaire sous le thème « Vivre, Agir et Construire ensemble ». Pour une première dans la commune de Toécé, cette journée, selon les organisateurs, vise à contribuer à la promotion de l’interculturalité pour renforcer le vivre-ensemble et la cohésion sociale.

Selon le responsable du programme NDI Burkina, Abdoulaye Koné, cette activité fait partie d’un programme intitulé « Démocratie gniè sira », qui signifie « le chemin de la réussite démocratique » en bambara ou dioula.

« Le Burkina Faso est dans un contexte de résilience au niveau national. C’est dans ce cadre qu’il nous a semblé utile de créer les conditions permettant aux communautés religieuses, coutumières et professionnelles de se rassembler pour dire ensemble, d’une seule voix, qu’il y a des choses qui les rassemblent. C’est sur ces choses-là qu’il faut travailler et toujours continuer à faire du Burkina Faso un pays de cohésion, d’entente, de paix », a-t-il expliqué.

“Cette journée répond aux attentes des communautés”, a déclaré Abdoulaye Koné de NDI Burkina.

Promouvoir la tolérance religieuse d’antan

Selon la Haut-commissaire, Téné Justine Kientega, ce thème concerne tout le monde. Parallèlement, elle a invité les ressortissants de la province de Bazèga à être des artisans de paix, « car sans la paix, nous ne pouvons pas relever le défi qui nous attend ».

Plusieurs chefs traditionnels et religieux ont participé à cette journée. A travers des prières et des messages, ils ont insisté sur le vivre ensemble et la cohésion sociale.

La Saga Naaba, chef du canton de Toécé, a exhorté l’assistance à prendre le bon exemple de tolérance religieuse d’antan.

La Haut-Commissaire, Téné Justine Kientega, a appelé la population à retourner aux sources.

“Il ne doit jamais y avoir de bagarre”

Clément Zongo, originaire de Toécé, est positivement touché par cette journée des communautés. « C’est un grand jour, un jour de remerciement pour la population de Toécé qui vit cette première journée communautaire. C’est un bel exemple qui permet aux communautés de fraterniser, de se découvrir et d’apprendre les gestes, les paroles et le message de paix », a-t-il confié.

Une vue des chefs coutumiers et religieux lors de la cérémonie.

Issu de la caste des griots, Clément Zongo s’est réjoui de la parenté à plaisanterie qui s’est manifestée lors de cette journée communautaire. « Entre parents qui plaisantent, il ne devrait jamais y avoir de bagarre, quel que soit le problème », a-t-il insisté.

“Cette journée est la bienvenue”, a déclaré Clément Zongo.

Un exemple à copier

Les responsables ont visité les stands d’exposition pour cette journée communautaire qui a débuté le vendredi 14 juin 2014 par une action d’assainissement.

Discours, performances artistiques et théâtre forum sur le vivre-ensemble ont ponctué la cérémonie officielle de cette journée des communautés. Le « rakiré » (relation à plaisanterie) a tenu en haleine la population de Toécé, venue pour l’occasion.

Un sketch sur le vivre ensemble et la cohésion sociale livré au public.

Ce programme est financé par l’Ambassade de Suède, à travers l’Agence suédoise de développement international, qui soutient le NDI depuis 2004.

Selon Abdoulaye Koné, ce programme est mis en œuvre dans douze communes réparties sur l’ensemble du territoire burkinabè pour bénéficier de cette journée communautaire. Il a invité les autres partenaires du Burkina Faso à promouvoir ce type d’initiatives pour favoriser le vivre ensemble et la cohésion sociale.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net