une entreprise de compostage condamnée après le décès d’un intérimaire de 19 ans

une entreprise de compostage condamnée après le décès d’un intérimaire de 19 ans
une entreprise de compostage condamnée après le décès d’un intérimaire de 19 ans

La mort de Léa, 19 ans, aurait-elle pu être évitée ? C’est la question qui a été posée tout au long de l’audience de lundi 10 juin au tribunal du Mans. En juillet 2019, la jeune femme avait été retrouvée morte par asphyxie à la plateforme de compostage de la Rouvelière à Allonnes, ensevelie sous les déchets verts.

Le jeune intérimaire n’est là que quelques heures par semaine. Un petit job d’été trouvé par son père, Alain, qui est embauché au sein de la même entreprise, l’entreprise de compostage et de valorisation du Mans. Filiale de Véolia chargée de la réception, du tri et de la transformation des déchets verts.

Manque de sécurité

Là, elle est chargée de trier les déchets des particuliers qui laissent parfois traîner des bouts de plastique ou de métal dans leurs sacs remplis de branches, de feuilles et d’herbe. “On n’aurait jamais pu imaginer que quelqu’un se retrouve enterré”, explique l’ancien directeur du site à la barre. Le principal danger à La Rouvelière est la collision entre camions et piétons. Cependant, l’enquête de l’inspection du travail montre qu’il n’y a aucun marquage au sol pour indiquer la circulation et aucune démarcation pour la zone de déchargement. La jeune femme ne s’entraîne qu’une demi-journée et se voit remettre le matériel nécessaire : casque, pantalon à rayures fluo et bottes de protection.

Elle a également dû travailler avec des barrières amovibles. Ce jour-là, tous les témoins disaient la même chose : elle ne les utilisait pas. « Mais à quoi auraient servi des barrières de 1 mètre de long et 1 mètre de haut pour protéger un enfant – qui mesurait 1,50 mètre – des camions ?, dénonce l’avocat de la mère et de la sœur de Léa, qui ne peuvent retenir leurs larmes. Depuis, le chantier est sécurisé : les camions reviennent un à un, seul le chauffeur du camion est autorisé à circuler sur le chantier ou a interdiction de s’approcher à moins de 3 mètres des déchets.

Pas de réponse

Dans cette affaire, l’ancien directeur du site et l’entreprise de compostage et de valorisation du Mans ont été reconnus coupables d’homicide involontaire. Le premier a été condamné à six mois de prison et à 2 000 euros d’amende. L’entreprise doit payer une amende de 40 000 euros. Face à cette décision, le père de Léa reste quasiment impassible. Pour lui, ce n’est pas tant la conviction qui compte, mais plutôt la vérité.

L’enquête n’a pas permis de déterminer le déroulement exact des événements. « Une partie du film d’horreur me manque. C’est très compliqué de vivre sans savoir ce qui s’est réellement passé. Chaque soir, je revis cette scène où je lui fais un massage cardiaque », confie Alain. C’est lui qui a retrouvé sa fille morte, alors qu’il la rejoignait pour un simple déjeuner.

 
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