Les développements se multiplient lentement sur les routes de France pour sécuriser les cyclistes face aux automobilistes pressés et souvent dangereux.
La mort de Paul Varry, un cycliste militant renversé mi-octobre à Paris par un conducteur de SUV, a relancé le débat sur la place à accorder au vélo dans et hors des villes.
Avec l’explosion de la pratique, 226 cyclistes sont morts sur les routes de France en 2023, principalement en zone rurale ou périurbaine.
L’ombre de Paul planait sur les 28es Rencontres Vélos et Territoires, qui ont réuni du mercredi au vendredi 8 novembre à Vannes (Morbihan) communes, départements et régions pionniers.
Si les pistes se sont multipliées pendant la pandémie de Covid, seulement 3,9 % du gigantesque réseau routier français est adapté aux vélos, selon la Fédération européenne des cyclistes, contre 26,9 % au paradis du vélo, aux Pays-Bas, 20 % en Belgique, ou 6,3 %. en Hongrie.
Dans les villes, ces aménagements visent généralement à installer des pistes cyclables et à supprimer le trafic de transit (en permettant le passage des riverains).
Pas assez sécurisé
En dehors des villes, l’idéal serait d’avoir des pistes cyclables éloignées de la route mais C’est très cher et long à mettre en place.
» a décrit Fanny Bellanger, de la Fédération des Usagers du Vélo, lors d’un atelier à Vannes.
Les aménagements routiers ne sont pas non plus satisfaisants
parce qu’ils ne sont pas assez sûrs, avec des voitures frôlant les cyclistes, souligne-t-elle : il s’agit donc d’y bien réfléchir en amont. Le bon critère pour juger de l’utilité d’un aménagement est le suivant : est-ce que je laisserais un enfant de dix ans faire ce voyage seul ?
specifies Fanny Bellanger.
Le département de la Manche teste actuellement la transformation de deux extrémités de routes départementales peu fréquentées en routes réservées aux mobilités douces. Une solution plutôt efficace et économique (avec panneaux et peinture, pour 1500 euros le km), selon les premiers retours.
Il y avait une certaine réticence chez les maires
» précise Ludovic Leduc, responsable de la maîtrise d’œuvre dans la Manche. Comme: Je ne vais pas pouvoir m’en sortir, je vais perdre deux minutes à emmener les enfants à l’école
. Ou : Les poubelles et l’aide viendront-elles ? […] Et d’ajouter : Il faut en tenir compte et […] mettre fin aux fausses nouvelles
.
Il s’agit toujours de rechercher le compromis
a souligné Thomas Jouannot du Cerema, un organisme public qui donne les codes de ces aménagements aux collectivités.
Une génération d’élus qui ne connaît pas le vélo
Entre Cugand et La Bernardière, en Vendée, la communauté de communes a plutôt choisi de couper en deux une route départementale dangereuse, avec des pointes de vitesse à 120 km/h le week-end. Une corniche réserve désormais une voie aux cyclistes et une autre aux voitures, régulées par un nouveau feu tricolore.
C’était compliqué au début mais aujourd’hui c’est accepté
et la voie est utilisée pour les déplacements domicile-travail la semaine et pour les loisirs le week-end, précise Jocelyn Guibert, directeur de l’ingénierie du secteur.
A Sarrebourg, en Moselle, dans l’est de la France, en revanche, tout reste à faire et les cyclistes restent rares : le premier tronçon de la traversée de la ville pourrait être achevé en 2025, après quatre ans d’études et de blocages. à la mairie, explique Hyacinthe Hopfner, de la communauté de communes. On a une génération d’élus qui ne connaissent pas le vélo
il regrette.
68% des Français favorables à des aménagements en faveur du vélo
Les Français interrogés sont globalement favorables (à 68 %) à un renforcement des investissements publics en faveur du vélo, selon une enquête en ligne réalisée en septembre auprès de 2 826 personnes par l’institut Cluster 17 et pour le loueur de vélos. Vélos poneys.
Mais les avis divergent entre les plus jeunes et les plus instruits (favorables) et les artisans, commerçants et ouvriers (plutôt défavorables).
Le gouvernement s’est rangé du côté des sceptiques en supprimant les fonds du budget 2024 plan vélo
ce qui contribue à financer ces développements.
Très émues à Vannes, près de 90 collectivités ont signé vendredi 8 novembre une lettre ouverte au Premier ministre pour condamner cette suppression. inacceptable
d’un une politique publique prometteuse, efficace et nécessaire
selon eux.