à Oradour-sur-Glane, tout est fait pour ne jamais oublier

à Oradour-sur-Glane, tout est fait pour ne jamais oublier
à Oradour-sur-Glane, tout est fait pour ne jamais oublier

Oradour-sur-Glane, à une vingtaine de kilomètres de Limoges. Village martyr, symbole de l’horreur nazie. Quatre jours seulement après le débarquement de Normandie, c’est là que les Waffen SS massacrent toute une population. Les hommes ont tiré dans les granges, les femmes et les enfants dans l’église avant que tout soit incendié. 643 personnes furent tuées le 10 juin 1944.

La Seconde Guerre mondiale n’était pas encore terminée lorsque le général de Gaulle se rendit dans la région. Il décide que les ruines seront préservées telles quelles, comme le rapportaient les journaux de l’époque. « Il faut préserver ces 11 hectares de ruines pour les montrer aux générations. Ce sera le symbole des malheurs de la nation comme le disait le général de Gaulle», souligne au micro de RTL Benoît Sadry, président de l’association des familles des martyrs et adjoint au maire du nouveau village d’Oradour. « Le soir du massacre, mon arrière-grand-mère, sur sept petits-enfants, n’en avait plus qu’un. Et elle a perdu une fille qui était boucherie place du Champ-de-Foire”, poursuit-il.

Dans l’église, c’est toujours “une scène de crime”, dit ce dernier. “Il y a quelques années, un procureur allemand est venu prendre des empreintes balistiques.” Benoît Sadry estime que “tout l’enjeu est de préserver ce site et de le faire comprendre aux gens” avec la “conservation du village et son classement aux monuments historiques” ainsi que la “reconstruction”, en parallèle, d'”un nouveau village”. proche. C’est le symbole voulu par l’Etat. A côté du pire, il y aura le meilleur« .

Un « massacre de masse »

Avant d’entrer dans les ruines, les visiteurs passent d’abord par le Centre de la Mémoire. Ce parcours préliminaire permet de préparer la visite. Babeth Robert dirige le centre qui est aussi un lieu d’étude et de recherche. “Cette première étape permet aux visiteurs de comprendre que ce massacre de masse n’est pas le fruit du hasard.. Il est important de les replacer dans ce contexte de guerre pour que les gens comprennent.»

Dans ce passage qui mène au village martyr, la célèbre galerie des visages. Lors du massacre, « il n’y avait pas que des habitants d’Oradour qui étaient présents, mais aussi de nombreux réfugiés espagnols », explique-t-elle.

“On parle depuis longtemps de 642 victimes”, ajoute-t-elle. La 643ème victime a été reconnue il y a quelques années. “Il s’agit d’une Espagnole de 74 ans, retrouvée grâce aux travaux d’un chercheur espagnol (David Ferrer Revull).”

Les artistes mobilisés

Peintres, poètes et musiciens contribuent également à entretenir la mémoire d’Oradour. Un requiem pour Oradour vient d’être joué pour la première fois dans la nouvelle église, une création de Michel Bosc. Le compositeur parisien reste très marqué par sa visite au village martyr, avec ses parents, dans les années 1970, alors qu’il était enfant. “Quand j’y suis allé, j’ai presque blâmé mes parents parce que je trouvais ça tellement traumatisant de voir l’état des ruines et toute la violence que cela implique.” Ce village lui « parle terriblement ».

Pour lui, il était « vraiment nécessaire que la musique nous permette de réfléchir et aussi d’essayer de consoler ». L’interprétation a été confiée à de jeunes musiciens du Conservatoire de Limoges comme Salomé, qui joue du hautbois. « Quand j’ai appris que c’était à Oradour, j’ai trouvé ça intéressant. C’est quelque chose dont nous devons parler, transmettre. J’ai trouvé que c’était un beau projet. Les droits d’auteur cédés par le compositeur iront à la rénovation des ruines d’Oradour. Le mois dernier, la Fondation du Patrimoine a lancé une collecte pour la préservation du village martyr.

Emmanuel Macron se rendra sur place lundi 10 juin en compagnie du président allemand.

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