Étudiants autochtones et français | Québec ne prévoit pas de nouvelles réductions

(Québec) Le gouvernement Legault appelle les cégeps anglophones à « se réconcilier avec la réalité » lorsqu’ils affirment que la loi sur la protection du français nuit à la réussite des étudiants autochtones. Québec n’accordera pas de nouveaux allègements aux Premières Nations.


Publié à 12h02

Mis à jour à 16h16

Le plaidoyer des collèges anglophones – qui se sont portés à la défense des étudiants autochtones – n’a pas convaincu le gouvernement Legault d’offrir d’autres allègements réglementaires à la loi (96) sur le français.

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a même réfuté l’argument des cégeps anglophones en affirmant qu’ils doivent « se réconcilier avec la réalité ».

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PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES DE - CANADIENNE

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge

« Les directions générales des cégeps anglophones qui prétendent que les Premières Nations et les Inuits sont placés en situation d’échec ne comprennent pas la situation ou font semblant de ne pas comprendre la situation. Les exemptions que nous avons accordées sont tout à fait raisonnables», a déclaré M. Roberge.

De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, s’est dite prête à « soutenir davantage » les étudiants autochtones qui étudient en anglais, mais estime que les exceptions en place sont suffisantes.

Depuis l’année dernière, les étudiants des Premières Nations qui reçoivent leur éducation en anglais au collège sont exemptés du test uniforme de français. Un deuxième règlement – ​​encore à l’étude – leur permet également de suivre trois cours de français au lieu de trois cours de français. Ce dernier règlement devrait entrer en vigueur prochainement.

« Il fallait trouver un moyen de passer […] nous sommes très sensibles à l’accessibilité aux études supérieures pour ces étudiants », a assuré le ministre Déry.

Ces réductions sont toutefois insuffisantes selon cinq cégeps anglophones qui déplorent que les termes de la Charte de la langue française « imposent de multiples obstacles systémiques et discriminatoires et compromettent la transmission de leurs langues ancestrales ».

La direction de ces établissements a écrit directement à François Legault – à la demande des étudiants autochtones – pour l’informer de « l’urgence d’agir ».

Les cinq établissements (Collège Dawson, Collège John Abbott, Collège Vanier, Cégep Heritage et Cégep régional Champlain) expliquent que les étudiants autochtones ne profitent pas de ces exemptions car elles sont accompagnées de mesures administratives, comme des formulaires à remplir.

« Beaucoup estiment que l’obligation de présenter une telle demande représente en soi une démarche qui va à l’encontre de leurs droits ancestraux et ils refusent de s’y soumettre par principe », indiquent-ils.

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PHOTO JACQUES BOISSINOT, - CANADIENNE

Le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard

Présent à l’Assemblée nationale mercredi, le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, n’a pas semblé surpris par la position du Québec. « Allez rencontrer des étudiants autochtones, soyez transparent. Parlez-leur. S’il y a une assurance à rechercher, elle appartient aux personnes à qui nous [donne] le service », a demandé le chef Picard.

Nous sommes face à une situation où l’État impose ses façons de faire, son idéologie aux Premières Nations, et cela ne peut pas trouver un écho chez nous.

Ghislain Picard, chef de l’APNQL

Un « plan B », dit Lafrenière

Le ministre Ian Lafrenière a rappelé que le premier ministre s’était engagé lors de la campagne électorale à présenter le « projet de loi 101 » pour protéger les langues autochtones. L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) s’y est toutefois farouchement opposée.

«Je vous rappelle qu’au fond, ce qu’on ne voulait pas, c’était y aller de manière réglementaire, on voulait y aller avec un projet de loi», a soutenu M. Lafrenière. « Nous avons très bien compris la spécificité des Premières Nations et des Inuits, nous ne voulions pas les considérer comme des ayants droit. On a compris la position de l’APNQL, on a trouvé une autre voie», a-t-il déclaré.

L’APNQL demandait à l’époque que les Premières Nations soient complètement exemptées de la réforme du ministre Simon Jolin-Barrette. L’Assemblée des Premières Nations et le Conseil de l’éducation contestent maintenant la loi devant les tribunaux.

Le Québec revient avec une sécurité culturelle

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PHOTO JACQUES BOISSINOT, - CANADIENNE

Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière

Le ministre Ian Lafrenière est revenu à l’offensive avec le projet de loi 32, qui vise à instaurer une sécurité culturelle dans le réseau de la santé et des services sociaux. En pause depuis septembre, après des consultations houleuses, les travaux parlementaires reprendront cet automne. « A la fin, nous avons dit : faisons une pause, regardons ce qui avait été proposé par [l’ex-juge Jacques] Allez, qui a dit qu’on ne pouvait pas parler de discrimination systémique au lieu de racisme systémique. Nous avons effectué des contrôles auprès de plusieurs partenaires autochtones et cela ne fonctionnait plus”, a expliqué mercredi le ministre. L’ancien président de la commission Viens, qui a enquêté sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, a recommandé au gouvernement de reconnaître que les Premières Nations sont victimes de discrimination systémique. Un concept qui, comme le racisme systémique, refuse de reconnaître le gouvernement Legault. Le chef de Manawan – la communauté de Joyce Echaquan – a vivement réagi aux propos du ministre. « Ce que dit le ministre Lafrenière est dommage », a déploré Sipi Flamand, affirmant que les Premières Nations sont unanimes sur la nécessité de reconnaître l’existence du racisme systémique.

 
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