Le groupe Gauche 71 s’oppose au soutien à l’aéroport de Dole

Ce n’est pas vraiment une surprise… Les élus du groupe Gauche 71, par la voix de Nadège Cantier, ont exprimé leur opposition au soutien à l’aéroport de Dole décidé et donc voté par les conseils départementaux de Côte-d’or et de Saône et Loire, mais aussi par la Métropole de Dijon.

On ne sait pas ce que penseront les ressortissants portugais résidant en Saône et Loire et qui reviennent au pays pour passer des vacances ou se rendre à des funérailles du vote concernant le soutien financier de Saône et Loire à l’aéroport de Dole, mais le sujet n’a pas fait consensus ce Mercredi 26 juin, au conseil départemental.
On sait que la Métropole de Dijon, et les conseils départementaux de Côte-d’Or et de Saône et Loire ont décidé de venir à l’aéroport du Jura.
Sébastien Martin a annoncé, pour l’aéroport de Dolois, des votes de subventions de 77.500 euros pour l’année 2024 puis de 155.000 euros pour les années 2025, 2026 et 2027.

C’est Nadège Cantier qui a élevé la voix de l’opposition pour s’opposer au soutien apporté par la Saône et Loire à l’aéroport du Jurassien qui est par ailleurs le seul à potentiel international en Bourgogne – Franche-Comté.

Nadège Cantier

(Gauche 71)
« Vous proposez au vote deux subventions, concernant d’une part l’investissement 2024 pour l’aérodrome de Saint-Yan et d’autre part un accord interministériel pour l’aéroport de Dôle.
Le premier s’inscrit dans notre engagement au sein du syndicat de l’aérodrome de Saint-Yan (SYAB), portant la participation du Département à 40 % des dépenses d’investissement, à parts égales avec la Région. Cette décision découle de cet engagement, pris dès la création de l’Union en 2006. Cet équipement en Saône-et-Loire a besoin d’être renforcé, alors qu’il est impacté par les décisions nationales.
En revanche, le financement de l’aéroport de Dôle-Jura et la convention de partenariat 2024-2027 nous préoccupent.
Passons à l’annonce par voie de presse, le 8 mars 2024, de votre engagement aux côtés du Département du Jura, de la Côte d’Or et de Dijon Métropole, sans qu’aucune information préalable ne soit donnée à cette assemblée.
Lors de l’Assemblée Départementale de mars 2024, suite à la question d’actualité déposée par notre Groupe, vous nous avez indiqué que la contribution financière annuelle du Département serait comprise entre 100 000 € et 150 000 €. C’est finalement la gamme haute (155 000 €) qui est présentée aujourd’hui, soit plus d’un demi-million d’euros.
L’aéroport de Dôle est aujourd’hui exploité par un opérateur privé qui propose une offre de vols réguliers très limitée (3 vols réguliers toute l’année et une quatrième destination en été). Son déficit est structurel, transformé en aéroport en 1970, il n’a jamais trouvé son équilibre financier malgré les investissements publics réalisés (Département et Région qui ont déboursé 7,4 M€ depuis 2019) et les subventions de fonctionnement du Département du Jura (1 M€ par année). Surtout, elle ne contribue pas à l’attractivité touristique de notre région car ses voyageurs sont extravertis. Subventionner cet aéroport, c’est donc soutenir le tourisme hors de notre territoire et faire payer aux contribuables saône-et-loiriens des vols privés à bas prix.
Enfin, l’aéroport de Dôle-Jura n’a aucun intérêt pour l’économie locale, malgré les tentatives passées, à coups de fonds publics importants, pour développer son offre. De l’avis du MEDEF, à travers son représentant M. Marc-Antoine Seris, l’aéroport de Dôle-Jura n’apporte aucune valeur ajoutée économique pour le territoire et ne présente pas le potentiel de passagers pour une telle structure.
Dans ces conditions, maintenir cet aéroport sous perfusion, à proximité des aéroports internationaux (Lyon St-Exupéry et ses 11 millions de voyageurs, Bâle et ses 8 millions de passagers annuels, Genève avec 14 millions de voyageurs) ne nous paraît pas pertinent.
A l’heure où la situation budgétaire du Département devient préoccupante, comme nous le verrons prochainement à l’examen du compte administratif, le financement d’équipements extérieurs à notre département qui ne profitent qu’à une poignée de nos habitants (1% de la population) n’est certainement pas une priorité.
L’argent public étant rare, il nous semble essentiel de nous concentrer sur nos compétences et sur des actions qui profitent au plus grand nombre. Vous faites ce choix politique au détriment des intérêts de notre territoire, au détriment des dépenses nécessaires en matière de solidarité et de transition énergétique. Nous ne le tolérerons pas.
Nous demandons donc, comme nous l’avons fait dans les Commissions spécialisées, un vote séparé pour les deux aides. Nous votons évidemment pour la subvention à l’investissement votée pour l’aérodrome de Saint-Yan et, pour les raisons que j’ai évoquées, nous votons contre la convention de partenariat pour l’aéroport de Dôle-Jura et le financement associé.

Sébastien Martin

1er vice-président
« Vous faites une erreur en vous concentrant sur les vols low cost. Il n’y en a que 600 sur 11 000.
Je préfère que les habitants puissent bénéficier de vols depuis cet aéroport, plutôt que d’aller vers celui de la métropole lyonnaise. Je vous rappelle qu’il s’agit d’un équipement unique en Bourgogne – Franche-Comté. Y compris pour accueillir les vols internationaux. C’est un véritable atout pour la région.
Il y a des problèmes de qualité et de sécurité, notamment en ce qui concerne les vols militaires et la sécurité incendie.
Une fois de plus, nous sommes pris au piège. Nous sommes le seul pays, avec les États-Unis, à disposer d’un secteur complet. 1000 entreprises, 250 000 salariés. 210 entreprises en Bourgogne – Franche-Comté. Safran au Creusot, mais aussi des entreprises à Chalon.
Ne faisons pas avec l’aéronautique ce que nous avons fait pour d’autres secteurs, en profitant de nos fleurons industriels. On peut aussi parler de nucléaire. Nous sommes sur un sujet important, à l’échelle de toute notre région. Sortons de l’incantation. C’est un équipement structurant.

Nadège Cantier

« Je n’ai rien contre l’aéroport de Dole, mais ce n’est pas de notre compétence. Compte tenu de notre compte administratif, concentrons-nous sur nos compétences.

Sébastien Martin

« Et en matière de santé, quelles sont nos compétences ? Non. Et pourtant vous votez”

Jean-Luc Fonteray

« Oui, ne tombons pas dans le piège. Il y a un manque de potentiel. Le département suit dans un contexte financier compliqué.

Sébastien Martin

« Vous parlez de copinage, mais la communauté qui a le pouvoir de le faire s’est retirée. Nous avons décidé de ne pas laisser cet aéroport mourir.

Alain BOLLÉRY
 
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