Troisième jour du procès d’Emilie Abouly. Cette femme de 38 ans, camionneuse de métier, est accusée d’avoir poignardé son compagnon après une soirée alcoolisée à Saint-Guyomard le 4 juillet 2020.
Au cours des débats, il est apparu que l’accusé avait un très lourd passé de violences, violences infligées par quatre compagnons successifs. La victime, Pascal Sorin, devait-elle être rangée dans cette catégorie ? Emilie Abouly a déclaré avoir été jetée à terre puis giflée avant de saisir le couteau et de porter un coup mortel au bas du cou de son partenaire. Ce mardi matin, l’avocat général Sylvain Darchy a mis en doute cette version. « Le médecin qui a examiné Emilie Abouly après le meurtre a confirmé qu’elle était saisie aux aisselles, mais n’a trouvé aucune marque sur le visage, le dos ou les fesses. Il n’y a aucune preuve qu’elle ait été jetée à terre ou giflée.
“Il y avait une envie de tuer”
Il rejette également la thèse d’un coup fortuit. À l’audience, l’accusé a en effet maintenu un flou sur la scène du crime, laissant entendre que c’était peut-être la victime qui s’était empalée sur le couteau. « Le médecin légiste nous l’a dit hier. Il s’agissait bien d’un coup véritablement porté et délibérément porté. Pour Sylvain Darchy, Emilie Abouly a sciemment ciblé une zone vitale « ce qui démontre qu’il y avait une volonté de tuer ». Un avis que ne partagent ni l’expert psychiatre ni le psychologue qui a examiné l’accusé. Le procureur général a requis quinze ans de prison, assortis d’un suivi socio-judiciaire pendant dix ans. Le verdict est attendu dans l’après-midi, après les plaidoiries finales de la défense.