en prenant la parole, Emmanuel Macron est-il un « atout » pour Valérie Hayer… ou « un problème » ? – .

en prenant la parole, Emmanuel Macron est-il un « atout » pour Valérie Hayer… ou « un problème » ? – .
en prenant la parole, Emmanuel Macron est-il un « atout » pour Valérie Hayer… ou « un problème » ? – .

C’est dans la foulée de la commémoration des 80e anniversaire du Débarquement, où sont attendus les présidents américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’Emmanuel Macron prendra la parole. Il sera interrogé lors de l’émission de 20 heures de TF1 et France 2. S’il s’agit de parler de la situation internationale, entre l’Ukraine et Gaza mais aussi l’Europe, ce discours à trois jours seulement des élections européennes, qui passe mal dans l’opposition , pourra-t-elle aider, même indirectement, la liste de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Le candidat est à la peine dans les sondages et en fin de campagne, on voit le duo exécutif s’employer à redonner un coup d’accélérateur, pour ne pas dire sauver une campagne qui stagne autour de 16 %.

Lien entre les Européens et la commémoration du 80e anniversaire du Débarquement

Officiellement, le chef de l’Etat ne fera pas campagne jeudi. Mais le Premier ministre Gabriel Attal lui-même, qui multiplie les interventions ces derniers jours, soutient l’idée d’un lien entre la commémoration du « Jour J » et les élections européennes. En s’invitant, à la surprise générale et non sans susciter des critiques, au micro de France Info ce lundi matin, lors de l’entretien avec Valérie Hayer, le Premier ministre a voulu “encourager Valérie à l’heure où les élections européennes approchent”, et rappelons que « nous allons commémorer un moment très important de notre histoire, avec le président de la République. Le fait qu’il y a 80 ans, des jeunes comme vous, comme nous, arrivaient en France”, a rappelé Gabriel Attal, devant le sourire un peu tendu du candidat, avant de alerter sur “l’Union européenne, qui est en danger, et que nous avons absolument devons défendre, ne serait-ce que pour honorer le courage de ceux qui nous ont permis de vivre libres aujourd’hui, pour nous débarrasser de l’occupation nazie.

Certains trouveront le fil bien conçu et efficace, d’autres le trouveront un peu épais – à vous de voir – mais le Premier ministre ne fait pas semblant : commémorations = lutte contre les nazis = liberté = naissance de l’Europe = défense de l’Europe contre le extrême droite = votez pour nous. CQFD.

“S’il parvient, à 3 jours du scrutin, à faire entendre la rationalité, dans une élection où la mauvaise humeur, la haine et l’irrationalité opèrent, il a raison”, selon François Patriat

On verra si le message du chef de l’Etat colle aux grands enjeux ou s’il distille subtilement quelques messages subliminaux destinés aux électeurs, mais ses propos, en se concentrant sur les enjeux internationaux, pourraient permettre de dramatiser l’élection, alors que des électeurs hésitants se décider. Emmanuel Macron n’avait-il pas joué sur « l’effet drapeau », face à la guerre en Ukraine, lors de la présidentielle de 2022 ?

Pour Nathalie Loiseau, porte-parole de la campagne de Valérie Hayer, la question ne se pose pas. « Ce genre de polémique, qu’elle soit utile ou non, ne m’intéresse pas du tout. Si le chef de l’Etat ne peut plus s’exprimer sur le 80e anniversaire du débarquement, je ne sais plus où on en est. C’est plus que légitime. Il s’agit d’un événement marquant », argumente l’eurodéputé Horizons. L’ancienne ministre des Affaires européennes souligne que « parler aux Français » est même « son devoir ». « Il est chef de l’État. Il y a 80 ans, nous sortions de l’occupation allemande. Ce fut un moment fondateur pour la paix en Europe, nos alliances », se souvient Nathalie Loiseau.

« Il accueillera le monde entier en France. Qu’il prenne la parole à un moment important de commémoration et de solennité, c’est normal», pense aussi François Patriat, chef du groupe des sénateurs macronistes. Il n’en demeure pas moins qu’un discours du chef de l’État, à trois jours d’une élection, ne peut être totalement décorrélé de tout contexte. «S’il parvient, à 3 jours de l’élection, à faire entendre la rationalité, dans une élection où la mauvaise humeur, la haine et l’irrationalité opèrent, il a raison», estime le sénateur Renaissance de Côte-d’Or. François Patriat constate en outre que « les oppositions font de cette élection un référendum anti-Macron. Il est normal qu’Emmanuel Macron s’exprime.»

“Le Premier ministre est l’un de nos meilleurs atouts dans la campagne, avec le Président”

Le président du groupe RDPI reconnaît que l’enjeu au cœur de la fin de campagne est de jouer sur l’abstention différentielle entre listes. Autrement dit, que les macronistes ne pêchent pas dimanche. « L’objectif est de convaincre la partie encore importante de l’électorat qui a voté Macron et qui aujourd’hui ne veut pas voter Macron ou hésite », souligne François Patriat.

Au-delà des micros, beaucoup disent, avec moins de pudeur, que la carte Macron est la meilleure à jouer en fin de match. « Le Premier ministre est l’un de nos meilleurs atouts dans la campagne, avec le président. Et le 3ec’est Valérie Hayer», déclarait il y a peu un responsable de campagne, qui s’exprimait clairement :

Sous les dorures de son ministère, un ministre faisait le même constat la semaine dernière : sans Emmanuel Macron, il n’y a pas de salut. « Sans le discours de la Sorbonne, son engagement, nous serions encore plus bas », pensait ce membre du gouvernement. Le même ajoute : « Bardella est l’adversaire universel. C’est sans doute Gabriel et le Président qui pourront le mieux y répondre.

“Il y a une forme d’ingratitude par rapport au pouvoir”, constate un ministre

Voilà pour la face A. Sur la face B, c’est un autre disque que chantent certains membres de la grande famille présidentielle. Car en se montrant, Emmanuel Macron va-t-il vraiment aider Valérie Hayer… ou la mettre en difficulté ? Le chef de l’Etat fait face à l’érosion du pouvoir. Le pouvoir usé peut-il attirer les électeurs ? Outre lui-même, ses réformes des retraites, de l’immigration et de l’assurance chômage ont laissé des traces, même dans son camp. Le risque pour le chef de l’Etat serait d’être plus repoussant qu’autre chose.

Dans l’équipe gouvernementale, nous semblons minimiser ce risque. « Il y a une forme d’ingratitude envers ceux qui sont au pouvoir », constate un ministre qui veut encore y croire, « mais le phénomène Macron n’est pas différent de ce qu’on a vu avec Nicolas Sarkozy ou François Hollande ». Un autre transforme même les intentions de vote annoncées par les études d’opinion en un bon score… « Dans l’histoire de la Ve République, être à 16 % dans les sondages est un miracle, après sept ans au pouvoir », lance ce ministre, qui ajoute, sur au sujet de l’assurance chômage, « que les gens y sont favorables. C’est un sujet de préoccupation.

“Le problème, c’est Macron”

Mais parmi les parlementaires, certains ont du fil à retordre, sous couvert d’anonymat. « On va se prendre une fessée », prédit un élu provincial, qui appelle l’Elysée à éviter la « polloche » et les calculs. « Ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron parle qu’il aide sa liste. S’il pense aider Hayer, il a tort. S’il fait du bruit politique, il a tort », prévient ce député de la Renaissance.

« On marche sur la tête. Je n’ai jamais vu une campagne comme celle-là”, affirme le même député, qui pointe du doigt un problème plus profond, dans la majorité, lié à “un problème d’ego du chef de l’Etat, un gars qui a gagné tout seul” : ” Nous avons un président qui fait tout. C’est son problème. Il ne sait pas déléguer. Il ne sait pas choisir, ni son entourage, ni ses ministres. C’est un problème de gestion, souligne-t-il, et Macron est responsable de tout ça…

Un député du groupe Renaissance a également commis son crime de lèse-majesté, alimentant l’ambiance de fin de règne. « Le problème, c’est Macron. A-t-il la force politique pour mener cette aventure en alliant droite et gauche ? », s’interroge ce macroniste historique, qui s’interroge déjà sur « l’après 9 juin » et les pistes possibles de relance.

“C’était une très mauvaise campagne, très mal menée”

D’autres n’attendent pas la fin de la campagne pour commencer à faire le point… et à tirer à vue. Mais cibler Emmanuel Macron serait une mauvaise cible. « Ce fut une très mauvaise campagne, très mal menée. Ceux qui disent que c’est la faute du président, c’est aussi ceux qui ont mené la campagne”, attaque un parlementaire de la majorité, qui habille l’équipe pour l’hiver : “Pas à la hauteur”, “lâcheté”, “thèmes et récits imprimés”. par d’autres », « chef du parti, qui a proposé la tête de liste et l’équipe de campagne, et que nous n’avons pas vu »… On parle ici du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, toujours à la tête de Renaissance. Notre parlementaire, décidément très vexé, verse la dernière pelletée de terre :

 
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