« Les gens en ont marre de voir Ostende gagner »

« Les gens en ont marre de voir Ostende gagner »
« Les gens en ont marre de voir Ostende gagner »

Finira-t-on par voir une statue de Dario Gjergja devant le COREtec Dôme ? Nous forçons évidemment le point. Mais si certains grands joueurs voient parfois leur maillot retiré pour avoir marqué l’histoire d’un club, l’entraîneur croate mériterait sans doute aussi de voir son nom affiché éternellement parmi les légendes du BCO. Ce lundi, alors qu’il n’a encore que 48 ans, celui qui est également sélectionneur de l’équipe nationale belge participera à sa 13e finale consécutive de playoffs à la tête de l’équipe côtière en… 13 ans ! Avec l’ambition de soulever une nouvelle fois le trophée qui ne lui a jamais échappé depuis son arrivée à Ostende.

Personnage clivant, dont le tempérament à l’écart peut parfois agacer, Dario Gjergja est avant tout un bourreau de travail animé par une motivation restée intacte malgré des succès répétés. A l’aube de cette nouvelle finale, nous avons confronté l’entraîneur le plus titré de l’histoire du basket belge (13 titres et 7 Coupes) à cinq questions cash.

1. Rester si longtemps à Ostende et avoir remporté tant de trophées, n’est-ce pas devenu un choix facile ?

« Non, il ne s’agit pas de facilité ou de zone de confort. Ces dernières années, j’aurais pu partir mais j’ai choisi de rester d’abord pour des raisons familiales (NDLR : sa fille étudie l’économie à l’Université de Gand). Et je suis vraiment très heureux ici à Ostende. Cette ville ressemble un peu à Zadar, ma ville natale. J’aime vivre au bord de la mer, marcher ou courir sur la plage. Et sportivement, je ne ressens aucune lassitude. Je reste guidé par l’envie de faire le meilleur possible chaque année. Je ne m’inquiète pas du passé et je regarde toujours vers l’avant. Mon défi est de pouvoir confirmer nos ambitions chaque saison tout en permettant à de jeunes talents de se développer et de remporter des trophées. Voir des joueurs heureux de soulever leur premier trophée est aussi exaltant en tant qu’entraîneur. J’ai encore un an de contrat à Ostende donc je ne dois pas forcément partir. Cela dépendra également des opportunités à l’étranger. Un jour, entraîner en Euroligue ou en Eurocup serait un rêve pour moi.

2. Ostende bénéficie-t-elle principalement d’un manque de concurrence et d’un budget plus élevé que les autres clubs ?

« Quand j’entends ça, ça me fait rire parce que ce n’est pas la réalité. J’invite les gens à aller revoir la composition de l’équipe au cours des quatre dernières années. Ils seraient choqués par le montant de notre masse salariale. Nous travaillons actuellement avec l’un des plus petits budgets que j’ai connu depuis mon arrivée ici. Nous essayons simplement de rassembler les bonnes pièces du puzzle du mieux que nous pouvons. Construire et développer la meilleure équipe possible avec nos moyens est mon métier. Les gens en ont assez de voir Ostende gagner. S’ils veulent penser ainsi pour se satisfaire, c’est leur problème.

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mouette

J’ai été surpris lorsque j’ai reçu le titre d’entraîneur de l’année.

3. En 13 ans, vous n’avez été élu Entraîneur de l’année que quatre fois. Cela vous surprend-il ?

« Cela fait un moment que je ne m’en soucie plus. Quand j’étais plus jeune, cela pouvait me faire du mal si je sentais que je le méritais. Et il est arrivé plusieurs fois que des gens viennent me voir et me disent que je le méritais telle ou telle année. Peut-être que je dérange. Maintenant, je n’y pense même plus. Lorsque j’ai été élu Entraîneur de l’année il y a quelques semaines, j’ai même été surpris. Je ne pensais même plus que je le recevrais.

4. Si vous étiez le patron de la ligue, maintiendriez-vous une compétition binationale avec les Pays-Bas ?

» La nouvelle formule votée pour la saison prochaine (NDLR : une simple phase aller-retour entre tous les clubs puis des éliminatoires nationales) me semble déjà plus adéquat. Mais je regrette que les résultats face aux équipes néerlandaises soient pris en compte pour établir un classement national. Selon moi, seules les confrontations belgo-belges devraient définir la hiérarchie des éliminatoires nationales. Quant au classement général prenant également en compte les résultats des matchs transfrontaliers, il pourrait par exemple servir à organiser un Final 4 ou un Final 8 en fin de saison pour sacrer un champion du BNXT. Cela dit, je suis plutôt favorable à une compétition 100% belge à 14 clubs. Et je parle en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale. Cela permettrait d’impliquer davantage de jeunes Belges et d’offrir également des opportunités à davantage d’entraîneurs.»

mouette

Quand Mourinho fait le show en marge, il est considéré comme un Dieu.

5. Vous êtes souvent jugé trop exubérant en marge. Qu’en penses-tu ?

« Je suis juste quelqu’un de passionné par son travail. Je suis comme ça sur le terrain et nulle part ailleurs. Les gens me stigmatisent mais ne me connaissent pas personnellement. Je prends mon travail très au sérieux. Ce n’est pas du ressentiment envers les arbitres ou quoi que ce soit. Même si j’ai appris que les réactions non verbales peuvent parfois être punies plus durement que les réactions verbales. Mais je préfère être entier tel que je suis plutôt que d’agir en parlant dans mon dos. Quand Mourinho fait un show en marge, il est considéré comme un Dieu.

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