jeunes Kanaks, « situation insurrectionnelle »… que sait-on des trois personnes tuées ? – .

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La nouvelle nuit de violences en Nouvelle-Calédonie a fait 3 morts et des centaines de blessés. Le Haut-Commissaire de la République parle de « situation insurrectionnelle ». Que sait-on des trois victimes et de la situation sur place ?

La Nouvelle-Calédonie a connu une nouvelle nuit de pillages, d’échanges de tirs et d’incendies. Ce territoire français du Pacifique Sud n’a jamais connu une situation aussi grave depuis les années 1980. La réforme constitutionnelle, rejetée par les indépendantistes, a été adoptée par les députés mardi 14 mai.

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Qui sont les 3 morts ?

Trois personnes ont été tuées selon un porte-parole du président indépendantiste du gouvernement de Nouvelle-Calédonie Louis Mapou, cité par l’agence de presse Reuters, tandis que le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc a évoqué deux morts. Les trois victimes seraient de jeunes Kanaks. Leur identité et leur âge ne sont pas encore connus, ni les circonstances exactes de leur décès. Le Haut-Commissaire de la République a indiqué, concernant la première victime, qu’elle n’avait pas été touchée par “un coup de feu de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui voulait certainement se défendre”.

Un mur d’escalade incendié dans le quartier Magenta de Nouméa, le 15 mai 2024.
PhotoAFP

Des habitants près d’un barrage routier qu’ils ont installé à l’entrée de Tuband, à Nouméa, le 15 mai 2024.
PhotoAFP
Un stock de projectiles déposé dans un chariot à proximité d’un barrage dressé par des habitants à l’entrée de Tuband, à Nouméa le 15 mai 2024.
PhotoAFP

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Y a-t-il beaucoup de blessés ?

140 personnes ont été interpellées dans la seule agglomération de Nouméa, lors de la deuxième nuit d’émeutes qui ont secoué l’archipel. Deux personnes blessées ont été abattues par un mécanicien qui protégeait son commerce. De nombreux incendies, pillages de commerces et échanges de tirs ont eu lieu dans la nuit. Des échanges de chevrotines ont eu lieu entre émeutiers et groupes de défense civile à Nouméa et Paita, malgré le couvre-feu instauré pour la nuit. Dans plusieurs quartiers de Nouméa, les habitants se protègent : équipés de clubs de golf ou de barres de croquet dans le quartier Ouema ou de bâtons et battes de baseball dans le quartier Tuband. « Nous sommes dans une situation que je qualifierais d’insurrectionnelle », reconnaît, impuissant, le haut-commissaire de la République Louis Le Franc. «Nous sommes dans une spirale mortelle.»

Les habitants s’organisent pour surveiller leur quartier comme ici vers 17h devant le supermarché Auchan Michel-Ange pic.twitter.com/YaBBVzl63A

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Le Korail de la Vallée des Colons est ravagé par les flammes ce mercredi soir pic.twitter.com/pAmb4jANSG

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Comment réagit la police ?

« Une centaine » de policiers ont été blessés dans la nuit, a indiqué ce mercredi matin le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur RTL. Policiers et gendarmes ont été visés par des tirs. Des policiers d’élite du RAID sont intervenus pour empêcher un groupe d’émeutiers de se diriger vers un dépôt de gaz. « Les flics sont débordés, alors on essaie de se protéger. Nous essayons de faire en sorte que chaque quartier ait sa milice», explique un habitant. Le GIGN, le RAID, quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de CRS 8, spécialisées dans la lutte contre les violences urbaines, ont été dépêchés sur place. D’autres renforts sont en route.

Comment l’État peut-il réagir ?

Emmanuel Macron a convoqué ce mercredi matin un Conseil de défense et de sécurité nationale à l’Elysée. Cela ne s’était plus produit depuis les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel en France métropolitaine en 2023. Alors que le couvre-feu semble insuffisant pour ramener le calme, des voix s’élèvent pour demander au chef de l’Etat de décréter l’état d’urgence en envoyant l’armée. « Nous sommes en état de guerre civile », déclare Sonia Backès, ancienne secrétaire d’État d’Emmanuel Macron et principale figure du camp opposé à l’indépendance.

Le dégel du corps électoral provincial, à 10 ans de résidence mais aussi pour les Calédoniens nés en Nouvelle-Calédonie après 1998, vient d’être adopté à une large majorité à l’Assemblée nationale. Promesse tenue. L’État, à la demande du Président de la République, continue de…

-Gérald DARMANIN (@GDarmanin) https://twitter.com/GDarmanin/status/1790507492683681851?ref_src=twsrc%5Etfw

La réforme constitutionnelle contestée peut-elle être retirée ?

Cette réforme constitutionnelle, rejetée par les indépendantistes, a été adoptée par les députés par 351 voix pour et 153 contre, dans la nuit de mardi à mercredi. Pour entrer définitivement en vigueur, il doit être adopté aux trois cinquièmes des voix des parlementaires qui se réuniront en Congrès à Versailles d’ici fin juin.

Le texte prévoit d’élargir le corps électoral aux élections provinciales à 10 ans de résidence sur l’île mais aussi aux Calédoniens nés en Nouvelle-Calédonie après 1998. Les indépendantistes y voient une menace pour le poids électoral qu’ils représentent et craignent que la réforme constitutionnelle «minorise encore plus le peuple kanak autonome».

 
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