Inondations au Brésil : les fausses nouvelles compliquent l’aide aux sinistrés : Actualités

Inondations au Brésil : les fausses nouvelles compliquent l’aide aux sinistrés : Actualités
Inondations au Brésil : les fausses nouvelles compliquent l’aide aux sinistrés : Actualités

Les équipes de secours mobilisées au Brésil pour venir en aide aux victimes d’inondations sans précédent doivent lutter contre bien plus que le mauvais temps, la boue et la peur. Ils ont un adversaire supplémentaire : la prolifération des fausses nouvelles.

Les réseaux sociaux sont le principal canal de diffusion de ces « fausses nouvelles » sur un drame qui a fait une centaine de morts et des dizaines de milliers de sinistrés depuis la semaine dernière dans le sud du pays.

Experts, sauveteurs et simples bénévoles mettent en garde contre l’impact que peuvent avoir ces informations erronées dans la crise que traverse l’État du Rio Grande do Sul.

Dans une série d’audios devenues virales, une femme assure qu’un secouriste vient d’être tué, qu’« il y a beaucoup de coups de feu » et que « trois véhicules des forces armées sont arrivés ».

Elle demande à ceux qui voudraient venir aider de ne pas le faire : « J’essaie moi-même de m’enfuir d’ici », dit-elle.

Dans ces messages, il n’y a aucune précision sur l’identité de cette femme, ni sur le lieu ou le jour où de tels événements se sont produits. L’AFP n’a trouvé aucun rapport officiel ni article de presse faisant état de secouristes tués par balle.

Un autre exemple de fausse information devenue virale est celle concernant le milliardaire brésilien Luciano Hang qui, selon les internautes, aurait envoyé plus d’avions que l’armée de l’air dans la zone sinistrée.

Selon le groupe de vérification des informations Comprova, dont fait partie l’AFP, il en a effectivement envoyé deux, contre au moins 12 pour l’armée de l’air.

– « Histoires criminelles » –

Il est difficile pour ceux qui tentent d’aider les victimes de démêler la vérité du mensonge.

Jessica Cardoso, une courtier d’assurances qui, avec sa famille, a secouru des dizaines de personnes coincées par les eaux, raconte avoir reçu un message indiquant que « 300 personnes (victimes du désastre) arrivaient à Gravatai », sa ville, située au nord-est de Porto Alegre.

“Nous avons fait tout notre possible” pour leur trouver un abri, mais le message “n’était pas vrai”, raconte la jeune femme de 27 ans, qui dit utiliser principalement les réseaux sociaux pour s’informer.

“On a arrêté d’aider les autres” touchés à cause d’un faux message, regrette-t-elle.

Face à la vague de fausses nouvelles, le gouvernement a condamné « les histoires fausses et criminelles liées aux inondations », soulignant leur « impact » sur la « crédibilité » d’institutions comme l’armée et l’aviation, « essentielles à la gestion des urgences ». ».

L’exécutif a demandé à la police fédérale d’ouvrir une enquête sur de « possibles délits » liés à la diffusion de ces fausses informations.

– « État d’alarme » –

Raquel Recuero, coordinatrice du laboratoire de recherche sur les médias de l’Université fédérale de Pelotas, dans l’État de Rio Grande do Sul, parle d’une campagne de « désinformation » qui vise à discréditer les autorités chargées de gérer la catastrophe, basée sur des pseudo-données .

Selon elle, “le plus grave” réside cependant dans “la désinformation ciblée sur des événements précis”, comme la diffusion de contenus infondés sur de prétendues inondations de “zones sécurisées” ou sur des “pénuries de nourriture et de carburant” là où il y a n’en sont pas.

Cela « conduit à des comportements qui peuvent nuire aux personnes et compliquer la crise elle-même », estime l’expert. C’est une Source de « confusion, qui rend la prise de décision difficile (…) et peut même mettre la vie des gens en danger », prévient-elle.

Wagner Urssulin, graphiste de 37 ans impliqué dans les opérations d’évacuation par bateau, souligne l’ampleur des conséquences des fausses nouvelles, soulignant qu’elles mettent des personnes déjà vulnérables dans « un état d’alarme ».

« La rumeur compromet sérieusement le travail de nombreux intervenants », déplore le jeune homme. Il préfère s’informer auprès d’une radio locale diffusant des programmes en continu sur la catastrophe.

 
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