Jean-Denis Lods vit illégalement sur son propre terrain. Ce maraîcher installé sur la commune de Pilles au sud de la Drôme, a décidé de vivre sur sa ferme en construisant une yourte il y a deux ans. Un habitat non autorisé mais démontablecar seuls les éleveurs ont le droit de construire et d’habiter leurs terres agricoles. “C’est vrai que je n’ai pas de permis de construire et pour ça je plaide coupable mais je n’ai pas le choix de vivre ici”, il se justifie. « C’est essentiel pour moi, en m’installant sur mes terres, je suis passé de 6 tonnes de légumes produits par an à plus de 9 tonnes, c’est parce que je suis là, à la ferme, au plus près de mes cultures », raconte ce maraîcher qui attend une décision du tribunal de Valence. Le 29 mai prochain, la justice devra décider si Jean-Denis Lods doit ou non démonter sa yourte.
“Créer un précédent”
Ce maraîcher est donc en conflit depuis deux ans avec la mairie de Pilles. Mais Philippe Ledesert, le maire, explique « Ne faites pas la guerre aux agriculteurs », mais “ce maraîcher n’a pas choisi le bon endroit ni la bonne méthode, c’est illégal et c’est une zone inondable, en tant que maire, j’en suis responsable”, explique le conseiller. De son côté, Jean-Denis Lods espère que son cas « va créer un précédent ». « Je gagne 500 euros par mois, comme l’agriculteur moyen, comment faire pour vivre avec cette somme et payer mon loyer et mes factures ? Aujourd’hui je peux vivre de ma ferme car je suis autosuffisante grâce à ma yourte. Cela devrait être un droit pour tous les agriculteurs. La fédération de l’habitat réversible soutient ce maraîcher dans sa démarche et compte proposer des amendements en faveur de ce type de légalisation dans le cadre du projet de loi d’orientation agricole présenté le 13 mai devant l’Assemblée nationale.
