Un Montréalais qui a poignardé à mort un autre homme au parc Émilie-Gamelin, après avoir été frappé, a-t-il agi en état de légitime défense? C’est la question délicate à laquelle devra répondre un jury, à l’issue d’un procès pour meurtre qui a débuté ce mardi.
“Il a choisi d’utiliser un couteau, il n’a pas agi pour se défendre et surtout, il n’a pas agi raisonnablement en poignardant la victime en plein cœur”, a déclaré Hugo Rousse, du parquet. , annonçant ses couleurs au jury.
Juste avant, Grégory Mauricin avait plaidé non coupable du meurtre au deuxième degré de Chritidist Williams, survenu à l’été 2018.
Ce soir-là, l’accusé de 46 ans se trouvait au parc du centre-ville de Montréal, selon un usager de drogue connaissant les lieux.
“Nous avons pris du crack et de l’alcool fort, nous avons consommé tranquillement, paisiblement”, a témoigné Tarouna Vianda, qui a déclaré vouloir passer un bon moment après avoir fini de purger sa peine au pénitencier.
Altercation
Mais tout d’un coup, quelqu’un est arrivé, a donné un coup de poing et a frappé Mauricin, a expliqué le témoin, précisant qu’il avait dû faire un mouvement pour être sûr de ne pas être touché.
Expliquant que « tout s’est passé extrêmement vite », Vianda a affirmé que Mauricin avait alors insulté son agresseur. Et cela juste après, ce dernier a fait un pas en arrière avec « une tache rouge » sur la poitrine. Il venait visiblement d’être poignardé.
“La personne s’est effondrée dans la rue”, a précisé le témoin, affirmant avoir fui pour ne pas avoir à être interrogé par la police.
Auto défense
Mauricin a finalement été arrêté et accusé de meurtre non prémédité. Mais s’il entend plaider la légitime défense, la Couronne a affirmé dans sa déclaration liminaire que tel n’était pas le cas.
“Il y a eu des coups, un au ventre et un mortel au cœur”, a précisé M. Rousse, précisant que la notion juridique de légitime défense était “très précise”.
Il a ainsi invité les jurés à écouter les témoignages en se demandant quel était le but de Mauricin en poignardant la victime, s’il était « vraiment nécessaire » d’utiliser un couteau et pourquoi le deuxième coup a été porté. dans le coeur.
« Faites confiance à votre bon sens, n’hésitez pas à l’utiliser lors du procès », a déclaré le procureur juste avant le début de l’audition des preuves.
Le procès, présidé par le juge Marc-André Blanchard, est prévu pour quelques semaines. Mauricin est représenté par Mes Morgane Laloum Katherine Labelle.