œuvre de Déborah de Robertis – .

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe en Moselle ce lundi. Cinq œuvres du Centre Pompidou-Metz ont été taguées et une autre œuvre a été volée. Une action revendiquée ce matin par la performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis.

L’origine du monde », de Gustave Courbet, recouvert de l’inscription « Moi aussi », c’est ce qu’on a pu constater lundi au Centre Pompidou-Metz. Qualifié de vandalisme par certains, les auteurs de l’action ont expliqué vouloir « défier l’histoire de l’art », sans endommager les œuvres puisqu’elles étaient recouvertes de verre de protection.

A l’origine de l’action, Deborah de Robertis

Quatre œuvres taguées, une volée. Le résultat de l’action est définitif. Ce matin sur le réseau social « X », la performeuse Deborah de Robertis a revendiqué la responsabilité : « Je suis l’organisateur exclusif de cette représentation et j’attends d’être convoqué par la police qui sait qui est mon avocat (@dose_marie). Je suis en possession de l’œuvre d’Annette Messager que je me suis réappropriée et qui est désormais mienne. »

L’œuvre volée d’Annette Messager se trouve être une broderie rouge sur tissu intitulée « Je pense donc je suis nul » (1991). Sur ce point, l’interprète franco-luxembourgeoise a répondu à l’AFP qu’il s’agissait d’une œuvre qu’elle connaissait bien. ” Je l’ai reconnu tout de suite, j’avais envie de vomir, car c’est celui qui pend au-dessus de son lit conjugal. Je me suis souvenu des nombreuses pipes qu’il s’était permis de me demander comme si c’était son dû », a-t-elle détaillé dans un communiqué.

Une action « choc » pour le musée, comme pour la Ville

Tout d’abord, Chiara Parisi, la directrice du Centre Pompidou-Metz a déclaré : « Avec tout le respect que nous avons pour les mouvements féministes, nous sommes choqués de voir les œuvres d’artistes, particulièrement féministes, au cœur des combats de l’histoire de l’art être vandalisées. Nous condamnons les actes de vandalisme contre les œuvres d’art conservées et présentées dans les musées, visant également les équipes sur le terrain »

L’établissement a également annoncé qu’une enquête avait été ouverte et que l’état des travaux était actuellement à l’étude.

Dans un communiqué, François Grosdidier, maire de Metz et président de l’Eurométropole, a expliqué qu’il était « indigné et choqué par cette tentative de dégradation ». Le politicien a qualifié cette action de « acte criminel contre une œuvre majeure de notre patrimoine « . Il condamne ce qu’il appelle un « nouvelle attaque contre la culture, cette fois produite par des fanatiques féministes », rappelant selon lui que : « Tous les fanatiques et extrémistes, politiques, religieux ou autres, servent la cause qu’ils prétendent servir en s’attaquant au bien commun. La République doit se défendre contre l’obscurantisme et j’espère que les auteurs de cet acte seront sévèrement condamnés. »

Deborah de Robertis, l’artiste franco-luxembourgeoise qui laisse sa trace

Deborah de Robertis n’en est pas à son coup d’essai. Spécialisée dans les œuvres liées à la sexualité et aux femmes, elle a défrayé la chronique en 2014 au musée d’Orsay en reproduisant l’Origine du monde, de Gustave Courbet, posant jambes écartées devant la toile. Œuvre qu’elle avait baptisée « Miroir d’origine« .

« Miroir de l’Origine », Deborah de Robertis, 2014, Musée d’Orsay, Paris

Artiste plasticienne, vidéaste et performeuse, elle travaille du point de vue du modèle féminin. Elle interpelle le regard que suscitent les œuvres mettant en scène la nudité féminine. En 2015, Déborah de Robertis préparait une exposition au Casino Luxembourg mais elle a finalement été annulée. Un fait qu’elle dénonce comme une censure. Elle expliquera sur la plateforme « On Kraut » : « ils m’ont invité en tant qu’artiste mais voulaient m’exposer en tant que modèle. J’ai organisé une conférence de presse intitulée « Un mécanisme de censure » pour dénoncer ce mécanisme qui consiste à « nier le point de vue du sexe féminin ».

L’une de ses performances les plus marquantes restera l’incident lors d’une manifestation des Gilets jaunes en 2018 où cinq femmes seins nus se sont présentées aux gendarmes avec un costume rappelant Marianne, symbole de la République.

Cinq femmes habillées en Marianne se tenaient devant la police lors de la manifestation des Gilets jaunes, samedi 15 décembre 2018.– Valéry Hache/AFP
Le Viol du pouvoir, performance de Déborah de Robertis, 2021, Statue de la place Vauban, Paris – Photo Guillaume Belvèze

Retrouvez le traitement de l’information dans le journal télévisé d’hier soir, le journal télévisé de ce soir ainsi que dans Zap 57.

 
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