C’est une définition qui ressemble plutôt à une faute de frappe : manque-t-il un méga, un giga ? Les agences spatiales américaine (NASA) et japonaise (Jaxa) travaillent conjointement sur une mission d’imagerie. Pour ce faire, ils ont mis en orbite en septembre 2023 un satellite intégrant un capteur de seulement 36 pixels.
Ce chiffre n’est cependant pas une erreur, même s’il semble ridicule par rapport aux normes de l’industrie, indique TechCrunch. À titre de comparaison, le télescope spatial James Webb peut prendre des photos de pluie sur 1,5 million de kilomètres de la Terre avec une qualité de 122 mégapixels. C’est une définition presque 3,4 millions de fois plus grande.
Étudier la composition et le mouvement des objets émetteurs de rayons X
Mais cet écart s’explique par la nature de la mission Xrism (pour mission d’imagerie et de spectroscopie aux rayons X). Depuis son entrée dans l’espace, l’instrument Resolve scrute en effet le cosmos. Mais son objectif n’est pas de le photographier. Plutôt qu’une caméra, Resolve est plutôt un thermomètre.
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Les plus belles photos capturées par Thomas Pesquet depuis l’espace
“Cela peut paraître impossible, mais c’est en réalité vrai”» s’amuse Richard Kelley, responsable de recherche chez Xrism, dans un communiqué. « L’instrument Resolve nous permet de mieux comprendre la composition et le mouvement des objets émettant Rayons X.»
« Resolve est bien plus qu’un appareil photo. Son détecteur mesure chaque rayon X qui le frappe. »poursuit Brian Williams, scientifique du projet Xrism. “Nous appelons Resolve un spectromètre microcalorimétrique car chacun des 36 pixels mesure d’infimes quantités de chaleur délivrée par chaque rayon X entrant, nous permettant de voir les empreintes chimiques des éléments constituant les sources avec un niveau de détail sans précédent.”
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Un capteur permettant l’exploration tridimensionnelle de l’espace
L’objectif de la mission Xrism est d’explorer les régions cosmiques les plus chaudes, les plus grandes structures et les étoiles les plus massives, comme (comme c’est souvent le cas dans la recherche spatiale) les trous noirs. Parmi les éléments à distinguer figurent les rayons X mous, qui ont une énergie 5 000 fois supérieure aux longueurs d’onde visibles.
Surtout, la NASA précise que le capteur satellite ouvre la voie à l’exploration spatiale en trois dimensions. En visant une cible, les lectures de Resolve nous permettront de savoir si les gaz s’approchent, si leur énergie augmente, ou s’éloignent, si elle diminue.
Cette technologie pourrait ainsi permettre aux scientifiques de comprendre les flux de gaz chauds dans les amas de galaxies. Il serait également possible de suivre très précisément le mouvement des éléments au sein des résidus des explosions de supernova.
