une année scolaire pour construire la nouvelle école de Prissé

Construire une école en une année scolaire : tel était le contrat et le défi. Lundi 29 avril, la municipalité de Bayonne a organisé une visite du chantier de la future école de Prissé. Un bâtiment économe en énergie, parfaitement intégré à son environnement, en lisière d’un bois classé. L’avancement des travaux permet de voir les contours et les volumes avec précision. En septembre prochain, 95 élèves de maternelle et de primaire y retourneront à l’école.


Un talus coupe la cour en deux pour ne pas laisser les jeux de ballon, souvent l’apanage des garçons, envahir tout l’espace.

Émilie Drouinaud

Le projet n’a pas repris les terrains vacants. Une école fonctionnait déjà depuis les années 1950 dans cette extrémité de Bayonne où la ville était en pleine croissance. Trois classes pour 80 étudiants. « Il a fallu redimensionner cette école », rappelle le maire, Jean-René Etchegaray. L’école pourra prochainement accueillir jusqu’à 240 élèves, répartis en huit classes, de la petite section au CM2.

L’établissement ne fonctionnera pas à sa capacité maximale dès la rentrée 2024, mais sa capacité totale anticipe le développement du quartier. « Nous avons une opération de construction de 350 logements juste à côté », rappelle le premier magistrat. Dont 45% social. « De nombreuses familles sont attendues. »


La grande salle commune sera ouverte aux associations de quartier, en dehors des horaires scolaires.

Émilie Drouinaud

De construction

Ils trouveront donc pour leur progéniture un groupe scolaire extrêmement performant sur le plan environnemental et fonctionnel. « Exemplaire », estime Jean-Baptiste Marinot, directeur général adjoint à la transition écologique de la Ville de Bayonne. Le cabinet d’architectes bayonnais Hiru l’a conçu dans une logique d’économie circulaire. C’est le premier geste : « Nous avons déconstruit le bâtiment préexistant et réutilisé une partie des matériaux », décrit l’architecte Axelle Lieux. D’autres projets s’appuieront sur cette ressource, via des filières locales de réutilisation.

Les murs en béton ont été construits en ateliers, « à sec », puis transportés et assemblés sur place.


Les murs en béton ont été construits en ateliers, « à sec », puis transportés et assemblés sur place.

Émilie Drouinaud

Le designer lauréat parmi cinq candidats a pensé selon le principe de l’architecture « bioclimatique ». Ou l’art de profiter des particularités du site pour y construire. L’école Prissé suit la topographie restrictive du site. Elle préserve chaque arbre pour créer des îlots de fraîcheur. «Nous allons même en planter 60 supplémentaires», précise Axelle Lieux. Travail sur l’orientation et l’exposition au soleil des bâtiments. Les murs en béton « haute inertie » retiennent la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. Les tours de ventilation naturelle utilisent le vent pour renouveler l’air intérieur.

Bibliothèque sur cour

L’usage des lieux prend aussi la mesure des temps qui changent. Jean-Baptiste Blandinot désigne par exemple cette butte de terre, pas encore végétalisée, qui « brise la cour ». « C’est une façon de ne pas laisser les jeux de ballon s’emparer de tout l’espace. » Et avec eux, les garçons prennent le relais. Dans la même lignée, des « jeux non genrés » seront proposés. La bibliothèque, ouverte sur la cour, sera accessible pour la lecture pendant les récréations. Dès le plus jeune âge, des toilettes individuelles pour favoriser l’autonomie.

Le bardage en bois souligne le parti pris très environnemental du projet.


Le bardage en bois souligne le parti pris très environnemental du projet.

Émilie Drouinaud

L’aire de jeux restera accessible aux familles du quartier, en dehors des heures de classe. L’école Prissé s’ouvrira sur son environnement : les associations de quartier pourront utiliser sa salle commune. De même, son jardin.

Il ne reste que quatre mois pour terminer les travaux. Environ 6 millions d’euros auront été investis dans le groupe scolaire Prissé, dont près de 1,85 million attendu de l’Etat et 1,4 apporté par l’Agglomération Pays Basque.

Section bilingue

Lors des travaux, 70 élèves de l’école historique et le personnel en contact avec eux ont trouvé une solution provisoire dans des bâtiments préfabriqués, sur le site de l’école de Prissé. « Nous l’avons limité à 70, partant du principe que les équipes travaillent en mode dégradé », indique l’adjointe aux affaires scolaires, Christine Martin-Dolhagaray. « Environ 20 % des personnels de l’ancienne école sont hébergés à l’école Simone-Veil, au Petit Bayonne », complète Anne-Laure Amigues, directrice de l’enfance, de la jeunesse et de l’éducation.
Les familles dont l’enfant passe l’année à Simone-Veil auront le choix de l’y garder. Les retours des parents indiquent que peu d’entre eux choisiront de changer d’école à la rentrée. « Nous sommes vigilants sur l’équilibre des effectifs à Simone-Veil », assure Christine Martin-Dolhagaray.
95 enfants, selon les chiffres de ce printemps, devraient assurer la première classe de la nouvelle école de Prissé. Certains feront peut-être leurs premiers pas scolaires au sein de la petite section bilingue français-basque souhaitée par la commune. « Nous avons un potentiel de 16 à 17 étudiants. Nous espérons pouvoir ouvrir cette section bilingue en septembre. » C’est un facteur d’attractivité. L’arbitrage revient à l’Éducation nationale.

Huit salles de classe seront aménagées.


Huit salles de classe seront aménagées.

Émilie Drouinaud

 
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