Dans cette nouvelle rubrique, qui débutera le 27 avril (et pourquoi pas !), nous vous proposons de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre eux furent reconnus comme saints par la procédure de canonisation de l’Église catholique (instaurée plusieurs siècles après leur mort), mais furent désignés par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet du ixe Et Xe siècles ou ont été réécrits dans le cadre de la réforme grégorienne qui a parfois incité les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux milieu populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, de la mérites d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe à la fin du Moyen Âge lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant, par des arguments généalogiques, la protection particulière d’un saint ou son adoption comme ancêtre de substitution. dans leurs lignées.
Les historiens actuels ont encore beaucoup de mal à faire la distinction entre imagination et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tout comme ils apparaissent dans les coutumes ou le folklore. La structure même du récit de la vitae se retrouve dans d’autres Vies de Saints dont les auteurs reprennent généralement « des conventions littéraires d’un modèle biblique qui ont façonné leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, à Carnoët.
Le 1er mai, c’est St Brieg (Brieuc).
Brieuc Ou Brioc est, selon une construction littéraire et hagiographique tardive forgée à partir du XIee siècle, moine breton, originaire du Pays de Galles, qui devint le premier évêque de Saint-Brieuc, ville de Bretagne continentale qui lui doit son nom. Il est l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne, honorés lors du pèlerinage du Tro Breizh.
Son nom vient du breton « bri » (dignité) et de la terminaison adjective -euc, devenue par exemple en breton moderne. En breton, Brieuc s’appelle Brieg (pron. bri-ec). En français on retrouve également les formes « Briec » et « Brioc ». Il ne faut pas confondre Saint Brieuc avec Saint Briac (voir les communes de Bourbriac et Saint-Briac-sur-Mer).
Saint Brieuc serait né au début du Vee siècle probablement à Ceredigion (Cardiganshire) au Pays de Galles.
Saint-Brieuc, Sant Brieg (en breton), s’appelle initialement Briomaglos. Une forme intermédiaire équivalente est Brimaël (ri, rio = roi ; magl, maglos, mael = prince). Son nom vient du breton « bri » (dignité, estime, noblesse) et la terminaison adjectif -eucdevenu par exemple en breton moderne, révèle ses origines patriciennes. Une forme hypocoristique (abrégée, tendre, amicale) est Brioc. La forme Breok, Breoke, de la Cornouailles britannique, dérive de Brioc.
Là Vita Briocii (vie de Saint Brieuc) écrite en xie siècle donne une étymologie populaire au nom de Brieuc. L’hagiographe raconte l’annonce miraculeuse d’un ange aux futurs parents du saint (Cerpus Et Eldruda) : « Une nuit, l’ange du Seigneur apparut à Eldrude dans une vision : « Femme, lui dit-il, sors des ténèbres de l’idolâtrie, adore le Dieu du ciel, Créateur de toutes choses, et dans tes supplications, demande-lui de fais briller sur ton âme et celle de ton mari la lumière de la vérité. […] Vous l’appellerez Brieuc, c’est-à-dire bienheureux du Seigneur.
Le patronyme de Brieuc et son origine insulaire bretonne suggèrent qu’il appartenait peut-être à une famille noble. Cela confirmerait l’émigration bretonne vers l’Armorique de groupes de Bretons, sous l’impulsion des princes et du clergé. Les historiens ont longtemps privilégié l’hypothèse selon laquelle cette émigration s’est étalée dans le temps depuis le ve siècle, était liée uniquement à la colonisation de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons. Il s’agit plutôt d’un mouvement diffus de moines d’origine aristocratique formés au Pays de Galles ou en Irlande, qui émigrent par vagues successives pour des raisons encore mal comprises, et qui parcourent l’Armorique pour y répandre le christianisme celtique. . Concernant le clergé, on parle d’« organiser les saints » et Brieuc semble en faire partie.
Photo de : DR.
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