Il n’existe aucune autre fleur avec une saison de commercialisation aussi courte.
Le 1er mai, tout le monde pourra vendre du muguet dans la rue.
Mais cette année, le volet n’est pas épargné par l’inflation.
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Inflation : les prix s’envolent
Les brins de muguet sont d’une rare beauté cette année. Selon Jean-François Cervantes, grossiste à Nantes, le millésime 2024 est de très bonne qualité. « Les cloches sont belles, bien blanches, donc c’est un bon produit », il dit. Mais le prix de ces belles cloches sera un peu plus élevé. « Il y a une légère augmentation du coût de la vie, comme pour tous les produits. C’est environ 5% »précise-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
50 000 euros de main d’œuvre en plus
Éric Harrouet, producteur à Nantes
Cette augmentation est-elle ressentie chez le fleuriste ? Pascal Mutel, gérant d’un magasin à Paris, a payé davantage son fournisseur, mais il a décidé de ne pas modifier ses prix, soit 2,50 euros le fil. Pour ce faire, il a dû réduire sa marge. “Je maintiens mes prix cette année de soldes, mais j’aurais dû le vendre 50 centimes de plus cette année que l’année dernière”, il assure. Il sera sans doute l’un des rares, au 1er mai, à ne pas toucher à ses prix.
Du muguet à plus de trois euros, cela peut-il vous dissuader d’en prendre ? Pas certain. « Je vais continuer à en acheter car ces petites attentions sont importantes »confie une jeune femme. « Ce n’est pas bon marché, mais celui-ci sera très beau. Il faut donc aussi payer pour la qualité”, ajoute un retraité. Mais pourquoi le muguet coûte-t-il plus cher ? Pour le savoir, rendez-vous à Nantes, chez le producteur Éric Harrouet. En un an, ses coûts ont augmenté de 5 %, à commencer par la main d’œuvre.
La raison en est les températures très douces du mois d’avril. En conséquence, le muguet a poussé plus vite que prévu et il a dû faire appel de toute urgence à des travailleurs temporaires payés à des prix élevés. “Cela nous coûte 19 euros de l’heure, donc par rapport aux étudiants que nous prenons habituellement, cela fait 50 000 euros de travail en plus”, souligne-t-il. De plus, certains producteurs n’ont pas trouvé de main d’œuvre à temps et ont perdu une partie de leur récolte. Et moins de muguet, les prix s’envolent.
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Les fortes variations de température risquent de s’accentuer en raison du réchauffement climatique. Pour échapper à l’inflation, le plus simple est de cueillir soi-même son muguet en forêt. C’est gratuit, mais la loi ne dépasse pas une poignée, soit 10 à 15 tiges par personne.