C’est (aussi) la beauté du sport de haut niveau. Alors qu’il n’attendait rien de particulier de cette troisième journée de course de la semaine, Jakob Söderkvist a remporté ce samedi la 3ème étape du Tour de Bretagne, réalisant même une double victoire en s’emparant du maillot de leader (voir les classements). « Pour être honnête, ce n’était pas vraiment l’objectif ni l’idée du jour. Vu le profil, c’était censé être, entre guillemets, un jour de congé pour nous, pour ainsi dire. Mais avec cette météo et le scénario de course, j’ai changé d’avis en cours de route, sentant qu’il y avait quelque chose à faire.il rit juste après la fin.
Ainsi, le Suédois s’est très vite retrouvé aux avant-postes. «C’était très mouvementé. J’étais déjà au premier plan. Je pensais que ça irait jusqu’au bout mais c’est arrivé. Après cela, j’ai essayé de toujours rester vigilant au cas où cela sortirait. Au final, j’étais toujours au bon endroit, au bon moment. ». Directeur sportif de la réserve Lidl-Trek, Sebastian Andersen ne s’attendait pas non plus à une telle course. “Je pensais que les coureurs de Wagner contrôleraient un peu plus la course. Mais avec cette météo, tout s’est bien passé dès le départ. Les gars étaient prêts au cas où les choses changeraient. Jakob est suédois donc le froid et la pluie ne lui font pas peur. Les conditions météorologiques de la journée étaient parfaites pour lui. Il avait les jambes… Il était énorme !se réjouit avec DirectVélo le technicien danois.
« DEUX BELLES CARTES » POUR LE SUIVI D’UN ÉVÉNEMENT « DIFFICILE À CONTRÔLER »
« J’ai essayé de faire tourner tout le monde mais j’avais l’impression qu’ils étaient tous cuits alors j’y suis retourné »poursuit Jakob Döderkvist lorsqu’on lui demande pourquoi il est sorti seul en finale. « J’avais l’impression qu’il m’en restait encore un peu dans les jambes et je voulais éviter de sprinter. J’avais aussi peur qu’on finisse par s’enterrer si on se regardait trop. Certains ont sauté les relais, d’autres n’ont pas pu passer. Il fallait faire quelque chose ». Sa DS, de son côté, n’a pas été surprise par le numéro de son coureur, 2e du contre-la-montre du Tour de la Provence (2,1) face aux pros – seulement devant son propre leader Mads Pedersen -, en février dernier. « Dans le Loir-et-Cher aussi, il avait déjà prouvé qu’il était capable de ce genre d’acte solo. C’est un grand talent, une future star”.
Bien que très régulier depuis le début de l’année, le vainqueur assure que cette victoire représente un “relief” pour lui après une période plus difficile. « J’ai marché mais je n’avais toujours pas mes meilleures jambes. Cette fois c’était bien mieux ». Voilà désormais le grand gaillard Viking à la tête du général. Et ça c’est bien : « Il était notre leader avant la course. Maintenant, cela nous donne deux superbes cartes à jouer avec Tim-Torn (Teutenberg)”, se réjouit Sebastian Andersen, alors que l’Allemand avait remporté, pour rappel, la 1ère étape. C’est l’équipe Lidl-Trek à battre plus que jamais. « Il est difficile d’imaginer ce qui va se passer dans les prochains jours. Ce sera dur de contrôler quatre étapes, ce sera long. Nous allons y réfléchir ce soir avec le staff ».
