comment expliquer la virulence des tempêtes qui ont frappé la région

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Romain Rouillard / Crédit photo : STRINGER / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP
18h13, le 17 avril 2024modifié pour

Des inondations spectaculaires ont paralysé Dubaï mercredi après que des pluies torrentielles – et inhabituelles pour la région – se soient abattues sur la plus grande ville des Émirats arabes unis. Un phénomène extrême que les experts attribuent en grande partie au changement climatique.

En 24 heures, l’équivalent de deux années de précipitations est tombé à Dubaï. La plus grande ville des Émirats arabes unis a été le théâtre d’inondations inhabituelles et spectaculaires mercredi. Les principaux tronçons de l’autoroute ont été littéralement submergés, le trafic aérien a été fortement perturbé et les autorités ont pris la décision de fermer les écoles.

Ces pluies torrentielles, qui ont également frappé Bahreïn, le Qatar et le sultanat d’Oman ces derniers jours, sont les plus fortes jamais enregistrées dans le pays depuis le début des relevés en 1949. Elles ont causé la mort d’un homme de 70 ans dont la voiture a glissé l’émirat de Ras al-Khaimah, a indiqué la police. Alors, que s’est-il passé dans les airs pour provoquer un tel chaos ?

Le changement climatique accroît l’intensité des phénomènes extrêmes

“On a eu un blocage des cellules orageuses au-dessus de Dubaï, donc ces grosses quantités de pluie sont tombées toutes au même endroit”, explique à Europe 1 Patrick Marlière, prévisionniste chez Agathe Météo. Ces orages “sont liés au transit d’une goutte froide”. dans le golfe Persique. L’air froid en altitude a interagi avec une masse d’air subtropicale surchargée en humidité, générant une forte instabilité et un contexte propice à la formation répétée de « tempêtes à fort potentiel pluviométrique », complète sur X (ex-Twitter) Keraunos, l’Observatoire français des tempêtes.

Malgré son climat désertique, cette région du monde peut encore faire face à des épisodes orageux à cette période de l’année. D’un autre côté, une telle intensité est totalement sans précédent, conviennent la plupart des experts. Une puissante accumulation de pluie qu’il est difficile de ne pas imputer au changement climatique et à sa capacité à accentuer la virulence d’un événement extrême. « On voit qu’avec le réchauffement, les pluies les plus fortes augmentent en volume. Désormais, chaque fois que nous aurons des pluies torrentielles, elles seront plus abondantes que celles qui sont tombées auparavant», explique Françoise Vimeu, climatologue à l’Institut de recherche pour le développement. “Si vous prenez cet événement il y a 100 ans et que vous le remettez dans un climat inchangé, il est très probable que vous obtiendrez des volumes de précipitations inférieurs”, ajoute-t-elle.

Une opération d’ensemencement de nuages

Ce conflit entre masses d’air chaud et froid, propice à la formation de tempêtes, est en effet accentué par l’augmentation de la température des océans. De quoi provoquer une plus grande évaporation et générer une plus grande instabilité entre cette vapeur d’eau chaude et l’air froid présent en altitude. Un processus que l’on observe partout dans le monde et qui explique la multiplication des événements météorologiques extrêmes.

Enfin, comme le rapportent les médias Bloomberg
, les autorités émiraties ont procédé en début de semaine à une opération d’ensemencement de nuages. Une technique qui consiste à modifier sa structure afin de… faire tomber davantage de pluie. Un processus censé booster le volume des précipitations dans ces régions très sèches, mais qui, en l’occurrence, n’a fait qu’accentuer l’intensité du phénomène. Surtout à Dubaï, ville peu habituée à se noyer sous des torrents de pluie, ces précipitations n’ont pas tardé à plonger les habitants dans le chaos. Les sols, pour la plupart artificiels, ne sont pas conçus pour évacuer une telle quantité d’eau.

Cependant, la situation est sur le point de revenir à la normale. Les prévisions n’annoncent pas de précipitations significatives dans les prochains jours. Si, à Dubaï, les dégâts matériels ne sont pas négligeables, le bilan humain est plutôt contenu avec une seule victime à déplorer. A Bahreïn, en revanche, 18 personnes, dont neuf enfants, sont mortes.

 
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