C’est l’aboutissement de plusieurs plaintes déposées contre Lionel Sanchez, 49 ans. Deux plaintes qui ont conduit le parquet de Rouen à ouvrir une information judiciaire viols sur mineurs de 15 ans, selon nos informations. La première date de 2022. Maxime, 43 ans aujourd’hui, accuse Lionel Sanchez d’avoir imposé caresses mutuelles, masturbations et pipes lors de séances de soutien scolaire au collège Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle de Rouen où il était employé comme encadrant. Maxime avait 12 ans, Lionel Sanchez en avait 18. Un traumatisme que Maxime avait déjà raconté à France Bleu Normandie, sous le pseudonyme de Julien.
Condamné à deux ans de prison, avec sursis en 2022
Ce jeune banquier en Suisse a longtemps gardé le secret, avant de décider de porter plainte suite à la condamnation de Lionel Sanchez à deux ans de prison avec sursis, pour agression sexuelle sur un enfant de 8 ans, fils d’un employé de France Bleu Normandie où il travaillait comme animateur radio, à la fin des années 90. Il a quitté France Bleu en 2018.
Des années de souffrance physique et psychologique
La deuxième plainte a été déposée en juin 2022 par Le propre cousin de Lionel Sanchez. Elle est la seule femme dans cette affaire, qui n’était qu’une petite fille au moment des événements qu’elle dénonce. Sandra, 41 ans, l’accuse de l’avoir violée alors qu’elle avait 6 ans, lui en avait 15. Les deux cousins sont restés cet été-là chez leur grand-mère à Marseille. “Il m’a fait asseoir à côté de lui, il avait un livre dans les mains et puis il a commencé à me pénétrer avec ses doigts et j’étais abasourdi” dit la jeune femme. “Il m’a dit, c’est un secret entre nous deux et si tu en parles, ça va très mal se passer”. Sandra aussi a longtemps gardé cela pour elle, mais sa voix s’étrangle lorsqu’elle évoque les années de douleur physique et psychologique qu’elle a endurées par la suite. Elle a également décidé de porter plainte lorsqu’elle a appris que son cousin avait été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineures. “Je pensais que j’étais le seul, mais il a détruit des enfances, c’est un prédateur” assure la jeune femme.
Confronté à ses accusateurs en garde à vue
Mercredi 24 avril, après plusieurs mois d’enquête et d’auditions menées par des policiers de la brigade des mineurs, Lionel Sanchez a été convoqué à la préfecture de police de Rouen et confronté à trois de ses victimes le deuxième jour de sa garde à vue. Maxime espérait des aveux, mais « Il a tout nié catégoriquement pour ma part. Ce que j’attends surtout, c’est que la justice fasse son travail. » il confie. Deux autres personnes ont été confrontées à l’ancien animateur radio : un homme dont Lionel Sanchez était le baby-sitter occasionnel, et un jeune homme qui avait 18 ans en 2015 et qui l’accuse d’agression sexuelle en marge d’une réunion professionnelle à Paris. lorsque l’ancien animateur avait été promu directeur des programmes de France Bleu. “Quand il s’abonne à mon compte Twitter, m’envoie un message et me dit que mon profil l’intéresse pour une chronique média pour France Bleu, je suis flatté”. Les deux premiers rendez-vous dans son bureau et lors d’un déjeuner se sont bien déroulés, le troisième s’est terminé brusquement lorsque Lionel Sanchez a glissé sa main dans son slip après l’avoir attiré chez lui sous prétexte de déposer son sac de piscine.
Sept plaintes au dossier du juge d’instruction
Pour lui, les faits sont prescrits, « mais ils font la lumière sur les témoignages des autres plaignants » plaider Laura Kalfon, l’avocat du jeune homme et de Maxime. Par ailleurs, trois autres plaintes étaient jointes au dossier, dont deux datant de 2006 qui avaient été classées sans suite faute de preuves suffisantes. Mis en examen vendredi, l’homme a été placé sous contrôle judiciaire. L’enquête va désormais se poursuivre sous la direction d’un juge d’instruction. Contacté par France Bleu, l’avocat de Lionel Sanchez, n’a pas souhaité faire de commentaire. A ce stade, il reste présumé innocent.
