Comme lui, 60 % des Danois ont indiqué, dans une enquête réalisée en juin, qu’ils avaient déjà stocké de la nourriture et des boissons ou envisageaient de le faire, suite aux recommandations du ministre de la Défense Troels Lund Poulsen.
De quoi tenir trois jours
Lors d’un discours sur l’île de Bornholm, le ministre a déclaré à la mi-juin que «tous les Danois devaient avoir suffisamment de produits de première nécessité pour trois jours. Le Danemark, critique virulent de la Russie et ardent défenseur de l’Ukraine, se retrouve dans une «situation grave » estime-t-il, exhortant les Danois à être «préparé à la crise et à la guerre hybride» qui mettrait hors service les appareils de communication et de distribution, notamment l’eau et l’électricité.
Il ne s’attend certainement pas à voir “Bientôt des soldats russes dans les rues», a-t-il ajouté, se montrant confiant dans le parapluie protecteur de l’Otan dont le royaume scandinave est l’un des pays fondateurs. Mais la vigilance est de mise face à la menace russe qui plane sur les pays nordiques.
La troisième fois depuis 1962
C’est la troisième fois depuis 1962, en pleine guerre froide, que les autorités danoises adressent des recommandations de crise aux citoyens. A Copenhague, Lotte S, septuagénaire, «j’ai suivi les instructions à la lettre »stocker de la nourriture dans son appartement depuis l’été. “Juste au cas où, on ne sait jamais», a-t-elle déclaré.
“La guerre entre l’Ukraine et la Russie continue et nous inquiète car elle risque de déboucher sur un conflit plus vaste en Europe où nous sommes en première ligne. C’est pourquoi nous devons nous préparer au pire», ajoute Lotte. Surtout, souligne-t-elle encore, que «nos voisins suédois craignent une invasion russe« .
« Les Suédois doivent se préparer au pire »
De l’autre côté du détroit de l’Öresund, la Suède a annoncé lundi la distribution de 5,2 millions de brochures en plusieurs langues dans les jours et semaines à venir pour préparer sa population à un potentiel conflit, même si le nom de la Russie n’est pas formellement évoqué. là.
Le tract de 32 pages fait état d’une “augmentation de la menace militaire” qui pèse sur le pays, qui deviendra membre de l’Alliance atlantique en 2023, notant que “les Suédois doivent se préparer au pire, à une attaque armée”.
En janvier déjà, le ministre de la Défense civile, Carl-Oskar Bohlin, mettait en garde contre «une possible guerre en Suède», propos alarmistes soutenus par Micael Bydén, commandant en chef des forces armées. Selon lui «La Suède se trouve dans la situation sécuritaire la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale.
“La menace qui pèse sur nous vient de la Russie, qui continue de mener une guerre à grande échelle. Nous ne pouvons pas exclure qu’elle se propage, ce qui signifie que nous devons nous préparer le plus possible, à tous les niveaux, dans toute la société.» a-t-il souligné au début de cette année sur la chaîne publique SVT.
A Malmö, dans le sud du pays, Gunnar et sa femme, Britta, attendent »le dépliant des autorités pour savoir quoi faire. « Nous avons déjà stocké des produits longue conservation dans notre cave, par mesure de précaution. Il faut se préparer au pire avec Poutine», observe Gunnar. Ce retraité pour sa part”regrette que la Suède ait abandonné son statut de pays non aligné pour rejoindre l’OTAN.» « La neutralité nous a protégés pendant deux siècles», juge-t-il.
La Finlande et la Norvège voisines, également membres de l’Otan et qui partagent des frontières avec la Russie, ont également prodigué des conseils à leurs populations pour se préparer à une éventuelle crise grave, voire à une guerre.